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257 millions d’euros pour un logiciel de police inutilisable : l'histoire d'un incroyable "fiasco"

Malgré un investissement de près d'un quart de milliard d'euros, un outil désormais nommé XPN devait permettre de faciliter le travail des forces de l'ordre. Le projet a été étrillé par la Cour des comptes dans un rapport de 500 pages.

L'écusson de la Police nationale

Crédit : AFP

"Un fiasco" : un quart de milliard d'euros de dépensé pour un logiciel inutilisable destiné à la police et écorché par la Cour des comptes

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"Un fiasco" : un quart de milliard d'euros de dépensé pour un logiciel inutilisable destiné à la police et écorché par la Cour des comptes

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William Galibert - édité par Alexian Giron

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Vous avez demandé la police ? Ne quittez pas. Un incroyable gaspillage d’argent public pour un logiciel informatique destiné à la police nationale. Un naufrage administratif comme la France sait encore les fabriquer.
Le logiciel devait aider les policiers à rédiger leurs procès-verbaux et ne fonctionne toujours pas malgré dix ans de développement. La somme dépensée est de 257,4 millions d'euros, l'équivalent d'un quart de milliard. 

Le rapport de 500 pages de la Cour des comptes, décortiqué par le journal Le Monde, a dévoilé que l'outil désormais nommé XPN était toujours inutilisable. À l'origine, l'idée était d'offrir aux forces de l'ordre un outil moderne, fluide et commun aux deux forces, police et gendarmerie.

Un climat de "chicaneries de niveau cour d'école"

Ce système aurait pu permettre de rédiger toutes les procédures, écrire les PV, compiler les photos et les documents accumulés pendant les enquêtes ou encore envoyer les dossiers aux magistrats. Les gendarmes ont fini par claquer la porte du projet dans un climat de "chicaneries de niveau cour d'école", a précisé le rapport. 

Pour permettre le développement de ce projet, des réunions mensuelles étaient prévues. En un an, cinq réunions ont eu lieu et puis, plus rien. Les tensions se sont intensifiées puisque la cheffe de projet a été qualifiée de personne n'ayant "aucune expérience en système d'information", une gouvernance transformée ou encore retransformée et un comité stratégique qui s'est réuni pour la première fois, trois ans après le lancement du projet. 

Un autre projet est aussi "suspendu"

La Cour des comptes a rapporté qu'il fallait faire 17 clics pour enregistrer un simple fichier informatique PDF et un logiciel qui se met à surchauffer lorsqu'une personne souhaite enregistrer une photo et à la joindre à un dossier. Les enquêteurs auraient dû "dégrader la qualité des images" jusqu'à les rendre "inexploitables par les magistrats". Le Syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure a parlé de "fiasco" concernant ce projet.

À écouter aussi

Le déploiement éventuel d'une nouvelle version n’est pas prévu avant le troisième trimestre 2028. Un calendrier jugé "ambitieux" par la Cour des comptes. Autrement dit : personne n'y croit. Pendant ce temps, l'autre projet, la "visioplainte", permettant de déposer plainte à distance via un appel vidéo, annoncé comme étant une révolution numérique attendue pour juin 2025, est suspendu. 

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