Rolex, Cartier, Montblanc... : comment les Suisses ont réussi à séduire Donald Trump et à le faire changer d'avis sur les droits de douane ?

Les chiffres, les courbes, les protestations polies... Les Suisses avaient tout essayé. Pour continuer à exporter à des tarifs raisonnables, la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, avait tenté le dialogue avec Donald Trump. Le président américain l'avait écouté distraitement, avant de déclarer, plus tard : "La dame était gentille, mais elle ne voulait pas écouter".
Les Suisses avaient échoué. Il est difficile de convaincre le locataire de la Maison-Blanche avec des tableaux Excel. Il est toutefois possible de le convaincre d'une autre manière... avec des objets solides et brillants. 

Début novembre 2025, les Suisses ont changé de tactique. Ils n'ont pas envoyé les ministres, mais les patrons. Les visages du capitalisme au pays du gruyère et des coffres-forts. Parmi eux, le patron de Rolex, de Richemont, de Cartier, de Van Cleef ou encore de Montblanc. Pour séduire Donald Trump, ces patrons ont sorti quelques cadeaux comme une horloge de bureau Rolex, en or, spécialement conçue pour le président américain. 

Un lingot d'or d'environ 130.000 dollars

L'entreprise avait d'abord envisagé une pièce en titane, plus rare et plus technique, avant de changer d'avis. Rolex a opté pour une monture brillante. Et puis, pièce maîtresse, un lingot d'or personnalisé d'un kilogramme dont la valeur est d'environ 130.000 dollars. 

Il faut aussi ajouter à ces cadeaux, "une bonne dose de flatterie", comme l'a écrit le site américain Axios, ayant révélé l'histoire. L'opération séduction a toutefois fonctionné, même au-delà de leurs espérances. Washington a annoncé la baisse des droits de douane, de 39% à 15%, 25 points de moins. En contrepartie, les Suisses devront ouvrir davantage leur marché et leurs entreprises. Les géants pharmaceutiques ont d'ailleurs promis d'investir des milliards de dollars aux États-Unis.