Un homme porté disparu depuis 2013 et présumé mort réapparaît lors d'un contrôle en forêt

L'homme a été retrouvé dans le parc national du Pirin, au sud de la Bulgarie, à la frontière avec la Grèce. Deux gardes forestiers ont aperçu une tente dans une clairière où le camping est strictement interdit. Les deux gardes ont demandé à l'individu de présenter ses papiers. L'homme s'est montré agité et la police a fini par être appelée en renfort. 
Officiellement, l'homme est mort. Disparu depuis 2013, les autorités l'avaient déclaré comme étant décédé en 2020. Boyan Ivanov, âgé de 62 ans, avait laissé derrière lui une mère vieillissante qui l'a cherché pendant des années, une ex-femme et un fils dont le contact était rompu. 

Face aux policiers, Boyan Ivanov a expliqué qu'il avait gardé des moutons chez un fermier du côté grec de la frontière durant toutes ces années. Il a aussi beaucoup marché dans ces paysages rugueux. Les raisons de cette disparition sont restées floues. Il avait des dettes et des créanciers plus ou moins menaçants. 

Disparaître n'est pas un crime

L'histoire de cet homme fait écho au roman L'un l'autre, de l'auteur suisse Peter Stamm. Le récit d'un père de famille qui un soir ouvre le portail de son jardin et part sans se retourner, en marchant vers les montagnes. 

"La forêt se terminait, la flore devenait moins dense. Les prairies étaient remplies de chardons, le chemin bordé de griffes du diable, de gentianes d'automne [...] Il n'entendait plus que le frottement de ses chaussures sur les éboulis et son souffle qui s'était mis au diapason du rythme de ses pas. Il se sentait présent au monde comme jamais, comme s'il n'avait ni passé, ni avenir", peut-on lire dans l'ouvrage. Et d'ajouter : "Tout ce qu'on fait n'a pas forcément une raison. Ce n'était pas le fait d'une grande décision, mais plutôt le résultat d'une succession de petites décisions". 

Difficile de savoir ce qu'il se cache dans l'âme de Boyan Ivanov. La police lui a simplement indiqué que disparaître n'était pas un crime et que les autorités allaient révoquer son certificat de décès. Comble du sort, l'homme a toutefois écopé d'une dette supplémentaire. Il a reçu une amende pour avoir campé dans un endroit où le camping sauvage est interdit. Une fois relâché, l'homme a une nouvelle fois disparu.