Une Américaine à la grossesse très risquée, qui réclamait de pouvoir avorter au Texas où les IVG sont interdites sauf rares exceptions, a dû quitter cet État conservateur pour obtenir un avortement en urgence, ont annoncé lundi 11 décembre ses avocats.
"Cette semaine d'incertitude juridique a été un enfer pour Kate", a dit dans un communiqué Nancy Northup, présidente du Center for Reproductive Rights, l'organisation qui a porté plainte en son nom. "Sa santé est en jeu. Elle a fait plusieurs allers-retours aux urgences et elle ne pouvait plus attendre", a-t-elle ajouté.
La Texane Kate Cox, 31 ans et enceinte d'environ 21 semaines, a récemment eu la confirmation que son fœtus était atteint de trisomie 18, une anomalie chromosomique associée à des malformations graves. Il risque de mourir in utero et même si la grossesse va à son terme, la probabilité que le bébé soit mort-né ou meure quelques jours plus tard est élevée.
Selon son médecin, cette grossesse menace en outre la santé et la fertilité de Mme Cox. Pour autant, une IVG lui a été refusée en raison des lois contre l'avortement au Texas, ses médecins lui disant avoir "les mains liées" selon sa plainte.
La jeune femme a donc porté plainte pour pouvoir avorter dans son État. Une juge a accédé à sa requête la semaine dernière, mais le procureur général du Texas, Ken Paxton, a saisi la Cour suprême de cet État pour faire suspendre sa décision. C'est ce que la haute cour a fait vendredi, empêchant la jeune femme de se faire avorter au Texas.
"Après une semaine de montagnes russes juridiques et des menaces de poursuites de la part du procureur général de Texas Ken Paxton, notre cliente Kate Cox a été forcée de fuir son État du Texas pour obtenir l'avortement urgent dont elle a besoin pour protéger sa santé et sa future fertilité", a affirmé le Center for Reproductive Rights.
Cette affaire illustre les casse-tête auxquels patientes et médecins sont confrontés depuis l'annulation par la Cour suprême de la garantie fédérale de l'avortement en juin 2022, dans la foulée de laquelle plusieurs Etats américains ont restreint, voire interdit les IVG. Depuis, de nombreuses Américaines sont obligées d'entreprendre des voyages pénibles et coûteux pour avorter.
Le Texas interdit toutes les IVG, y compris en cas d'inceste ou de viol. Seule exception : en cas de danger de mort ou de risque de grave handicap pour la mère. Mais les défenseurs du droit à l'avortement affirment que les exceptions sont trop floues et que les médecins sont terrifiés à l'idée d'être poursuivis en justice s'ils pratiquent un avortement.
Lorsque la juge avait statué en faveur de Mme Cox, le procureur général Ken Paxton, un républicain ultraconservateur, avait d'ailleurs adressé une lettre à trois hôpitaux, les prévenant que sa Texaset au pénal pour violation des lois texanes sur l'avortement". Au Texas, les médecins encourent jusqu'à 99 ans de prison, 100.000 dollars d'amende et la révocation de leur licence médicale s'ils pratiquent une IVG hors du cadre défini par la loi.
Depuis l'annulation de la garantie constitutionnelle à l'avortement, de nombreuses Américaines sont obligées d'entreprendre des voyages pénibles et coûteux pour avorter. D'après le Center for Reproductive Rights, c'est la première fois depuis 1973 qu'une femme enceinte demande à un tribunal de pouvoir avorter d'urgence.
Vendredi, une femme non identifiée du Kentucky, enceinte de huit semaines et désireuse d'avorter, a lancé une action en justice pour contester l'interdiction de l'avortement dans son Etat.
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