Tesla : comment l'image d'Elon Musk nuit-elle à l'entreprise ?

Les ventes de Tesla ont chuté de 50% en janvier sur le marché européen. Un coup de mou qui s'explique en grande partie par les prises de position de son dirigeant, Elon Musk, mais pas seulement.

Elon Musk, le patron de Tesla, le 2 novembre 2023.

Crédit : Kirsty Wigglesworth / POOL / AFP

LENGLET-CO - Cette fois les ventes de Tesla dévissent vraiment en Europe et notamment en France

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Une tendance alarmante pour le géant automobile Tesla. La firme américaine a connu un mois de janvier catastrophique, notamment sur le marché européen où ses ventes ont été dégringolé de 50%. Dans le détail, elles ont chuté de 63% en France, 59% en Allemagne et même 75% en Espagne. En Allemagne, la chute est d’autant plus significative que le marché automobile s’est vigoureusement redressé en janvier, faisant tomber la part de marché de Tesla de 14% à 4% seulement.

Même la Norvège, où les achats de voitures sont à 98% électrique, a donné une claque de près de 40% aux ventes de la star des voitures électriques. Il s'agit d'un véritable effondrement qui s'attribue sans nul doute aux prises de positions politique du patron fondateur, Elon Musk.

Le dévissage en Allemagne notamment s'explique en partie par l’interview qu’a faite Elon Musk, sur le réseau social X qu’il possède, d’Alice Weidel, la patronne du parti d’extrême-droite AFD, où elle s’est illustrée par des déclarations invraisemblables sur Hitler. Elon Musk a déclaré que seule l’AFD pouvait sauver l’Allemagne, à l'aube des élections législatives, et s’est aussi engagé aux côtés d’un autre parti d’extrême droite, au Royaume-Uni.

D’autres explications possibles à la chute de Tesla

Les prises de position d'Elon Musk ne sont néanmoins pas la seule explication au coup de mou que connaît Tesla ces dernières semaines. En plus d'une gamme vieillissante, le fait qu’on attend la nouvelle version du modèle Y pour le mois de mars a vraisemblablement dissuadé les acheteurs de janvier.

Ensuite, il y l’extraordinaire essor des gammes électriques, avec plus de 130 modèles sur le marché, alors que Tesla profitait naguère d’une offre beaucoup plus restreinte. Enfin, l’offensive des Chinois, qui proposent des modèles excellents à prix ultra compétitif, est également un facteur aggravant pour Tesla. Du côte de la Bourse, Tesla a perdu 20% sur les cinq derniers jours. Mais l’entreprise vaut toujours plus de 1.000 milliards d’euros, soit bien plus que la totalité des constructeurs automobiles du monde entier.

Pour comprendre les raisons qui ont poussé Elon Musk à prendre un risque pareil pour son business, il y a deux explications possibles. L’une, peu crédible, est qu’il a sous estimé l’impact sur le consommateur de son engagement à l’extrême droite.
L’autre, plus vraisemblable, est que l’enjeu pour lui n’est déjà plus la vente de voitures.

La voiture électrique est peut-être juste un point d’entrée pour développer et vendre des technologies de stockage d’énergie, les batteries, pour construire des taxis-robots, pour élaborer des systèmes d’intelligence artificielle.

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