ÉDITO - Elon Musk n'a pas fini de mettre le bazar en Europe

Un déchainement de critiques contre le patron de Tesla et soutien de Trump chez les politiques européens ces dernières heures : le chancelier Scholz, le premier ministre Britannique Starmer, le Premier ministre Norvégien… Et même Emmanuel Macron, qui, il y a deux jours, évoquait le soutien du milliardaire pour, je cite, "une internationale réactionnaire en intervenant directement dans les élections".
 
Tout cela fait suite à de nombreux post d’Elon Musk, sur le réseau social qu’il possède, X, pour critiquer sans ménagement les chefs de gouvernement allemand et anglais, et inciter à voter pour l’extrême droite de ces deux pays. Et ca va au-delà des post. Il organise demain un entretien avec Alice Weidel, la patronne de l’AFD, sur X, comme il l’avait fait avec Trump. Et il a annoncé un soutien de 100 millions de dollars au parti d’extrême-droite britannique, Reform UK. 
 
Que peut-on faire contre ces ingérences ? Rien. Les déclarations de nos chefs de gouvernement sont des aveux d’impuissance. On vit en démocratie, Musk est libre, il s’adresse à des électeurs de pays libres. Idiot de parler d’ingérence. Rupert Murdoch faisait exactement la même chose avec ses journaux britanniques. La seule chose qu’on puisse lui reprocher, c’est de contrôler son réseau social et les algorithmes, qui peuvent valoriser artificiellement tel ou tel contenu. Mais attention, le monde a changé. Il y a peu, le futur vice-président américain, Vance, avait averti : si les Européens s’avisent de censurer les post de Musk, on pourrait les priver de soutien militaire à l’OTAN.

Un risque pour son activité économique

Aujourd'hui, seul Elon Musk peut arrêter Musk lui-même, car cette hyperactivité politique aura inévitablement des conséquences économiques pour lui. On va suivre de près les ventes de Tesla au Royaume-Uni, ça m’étonnerait que ça s’emballe. Idem sur les autres marchés du groupe, à commencer par les Etats-Unis, où une image personnelle aussi marquée va rebuter nombre de clients. A un moment où ses ventes de voitures sont déjà en baisse pour la première fois depuis dix ans. 

Mais ça ne vaudra pas pour les business où il est en quasi-monopole. L’espace, et les télécoms. Il y a quelque jours, François Bayrou annonçait que pour aider à reconstruire Mayotte, la France allait déployer des stations de télécoms Starlink, appartenant à Musk. Il n’y a tout simplement pas d’alternative. C’est le choix qu’a fait Georgia Meloni, la première ministre italienne, d’extrême droite elle aussi, qui lui a passé une commande de 1,5 milliard d'euros pour un système Starlink. Une initiative qui déchaîne une tempête politique en Italie, de la part de l’opposition, justement à cause du positionnement de Musk. Elon Musk débridé n’en a pas fini de mettre le bazar en Europe.

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