REPORTAGE - En Israël, les entreprises complètement désorganisées après la mobilisation massive des réservistes

Quelques heures seulement après les attaques du Hamas sur Israël, 360.000 réservistes de l'armée israélienne ont été immédiatement mobilisés. Avec une population de 9,6 millions d'habitants, cet appel sous les drapeaux met à mal le tissu économique israélien. Depuis plusieurs jours, de nombreuses entreprises se retrouvent en difficultés alors que leurs salariés ont été appelés.

Dans les bureaux flambants neufs de la petite start-up qu'a créée David, le silence est lourd. Depuis début octobre, il se ronge les ongles, assis, en regardant dans le vide. 

"Mes cinq employés qui sont partis sont essentiels pour faire tourner la boîte. On peut trouver des remplaçants mais pas pour ce genre de poste. Le problème, c'est que si la situation dure, je ne suis pas certain de maintenir mon activité. C'est vraiment très dur à vivre", explique-t-il au micro de RTL. "Je n'ai pas envie qu'ils entendent qu'on parle de licenciement, mais c'est ce que cela veut dire. On fera tout ce que l'on peut pour continuer à avoir du travail", avance-t-il.

"Économiquement, cela va être compliqué"

Désormais, il n'est pas rare de voir dans des entreprises des enfants s'amuser dans les bureaux ou sur les genoux des employés. Ghali tient comme cela son fils de six ans alors qu'elle est en train de travailler sur son ordinateur. "Je n'ai pas le choix. Son école n'a pas encore rouvert. C'est très difficile de travailler dans ces conditions entre les enfants, les gens qui partent", raconte-t-elle.

"Vous vous retrouvez à passer des coups de fil et cela ne répond jamais. Vous apprenez ensuite que c'est parce que la personne que vous étiez censé avoir a été mobilisée. C'est partout pareil. Économiquement, cela va être compliqué", estime Ghali au micro des envoyés spéciaux de RTL présents sur place.

Sur le tableau où il inscrit d'habitude les résultats de son entreprise, David a écrit "Israël doit rester fort". Il vient de recevoir le coup de fil de l'un de ses employés, envoyé sur le front, pour lui indiquer qu'il est toujours vivant.