ÉDITO - Emmanuel Macron en Israël, une visite utile ?

Emmanuel Macron a atterri ce mardi 24 octobre à Tel-Aviv. Il avait indiqué qu'il se rendrait en Israël seulement si cette visite était "utile".

Emmanuel Macron avec des proches de familles françaises victimes du Hamas, en Israël, le 24 octobre 2023.

Crédit : Christophe Ena / POOL / AFP

ÉDITO - Emmanuel Macron s'est-il piégé en annonçant un déplacement "utile" en Israël ?

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Emmanuel Macron avait promis de se rendre en Israël uniquement si cette visite était "utile". C'est quand même une promesse qui met Emmanuel Macron en difficulté. C'est un piège qu’il a lui-même construit. Comment est-ce qu’on va juger de la réussite ou non de cette visite ? Selon quels critères on dira que oui ou non, la visite du président français a été "utile" ? C’est compliqué d’avoir fixé cet impératif avant même d’avoir posé un pied là-bas.

Surtout qu’on comprend tous la difficulté du moment que l’on vit, et on comprend très bien qu’il ne va pas repartir avec un cessez-le-feu dans la région sous le bras, ou avec des otages franco-israéliens dans son avion. Alors prenons les choses dans l’ordre. D’abord, est-ce que sa place est là-bas ? Oui. Joe Biden, Olaf Scholz, Rishi Sunak et Giorgia Meloni : tous les grands dirigeants européens ou mondiaux y sont déjà passés ces derniers jours, alors que le président français y soit, c’est normal, c’est logique. Qu’il en profite pour délivrer des messages de solidarité, pour des rencontres avec les familles d’otages ou de victimes, c'est normal aussi, légitime, et pour des discussions directes avec les autorités israéliennes et avec les Palestiniens, disons que rien dans tout cela ne peut être inutile.

Problème de timing

Alors quel est le problème, s’il y en a un ? Ce sont les objectifs fixés par l'Élysée. Lundi 23 octobre au soir, les diplomates du palais nous ont dit que la France voulait proposer de relancer "un véritable processus de paix", voulait évoquer la solution à deux États, voulait parler de "l'arrêt de la colonisation" en Cisjordanie. C’est un problème de timing, de temporalité. C’est un message qui peut être entendu ici en France, pour convaincre l’opinion que Paris conserve toujours une position équilibrée quand il s’agit du Proche-Orient.

Mais là-bas, l’heure est à la riposte, à la guerre, aux négociations pour libérer les otages, aux défis humanitaires à Gaza… L'idée même d’un cessez-le-feu parait lointaine, très incertaine, alors imaginer que Netanyahu va opiner du chef en écoutant Emmanuel Macron lui parler de l’arrêt de la colonisation, il est là le problème. Donc la visite du président français, elle est importante, elle est symbolique. Maintenant, est-ce qu’elle sera utile ? C'est à Emmanuel Macron de le prouver.

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