REPORTAGE - Conflit Israël-Hamas : "En cas d'alerte, on a 7 secondes pour se cacher".... Au cœur des tensions, à la frontière libanaise

Au pied des montagnes qui démarquent la frontière entre Israël et le Liban, la commune de Qyriat Shmona est une des cibles du Hezbollah. Depuis le 7 octobre, les tirs de roquettes sont quasi quotidiens. Le chef de la sécurité de la ville nous escorte jusque dans un quartier résidentiel, où les maisons mitoyennes s'empilent. 

Nous marchons au milieu de ce qu'il reste d'une habitation touchée par une roquette il y a quelques jours. La toiture est calcinée. Les morceaux de charpente noircie, la carcasse d'un micro-ondes et une vieille casserole pleine de suie jonchent le sol. Réfugiés dans leur abri, les membres de cette famille n'ont pas été blessés. 

Dans le centre-ville, plusieurs commerces investis par les militaires ont aussi été visés. Ce restaurateur allume une cigarette, se met à trembler au moment d'entamer son récit. "En cas d'alerte, on a 7 secondes pour se réfugier dans un abri ou se cacher", raconte cet homme d'une soixantaine d'années. "Ce jour-là, les sirènes ont retenti, et j'ai vu ce gars devant mon magasin complètement paniqué. Je l'ai tiré par le col et on s'est caché à l'intérieur. La roquette est tombée là, juste à côté", se souvient-il. "J'ai sûrement sauvé la vie de cet homme. Mon destin c'est d'aider les gens, voilà pourquoi je reste ici, je n'ai pas peur". 

La ville s'est transformée en base militaire

Un vendeur de téléphone de Qyriat Shmona

Sur les 20.000 habitants de cette localité qui borde la frontière entre Israël et le Liban, 3.000 personnes ont décidé de rester malgré les recommandations des autorités. "Les hommes du Hezbollah sont juste là-derrière ces montagnes, au-delà de la frontière. Des roquettes tombent presque tous les jours. Nous ne pouvons plus assurer la sécurité des habitants", se désole Benny Ben Muvchar, président du Conseil Régional de Mevo'ot Hachermon. 

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Plusieurs véhicules de l'armée passent à vive allure sur l'artère principale. "La ville s'est transformée en base militaire, il n'y a plus personnes à part des hommes en uniforme", explique un vendeur de téléphone. Plusieurs détonations résonnent au loin. Les tirs d'artillerie de l'État hébreu répondent aux roquettes du Hezbollah. Il est temps pour nous de quitter la zone. 

Depuis le 7 octobre, plus de 80 personnes ont péri du côté libanais et huit du côté israélien. Parmi les morts côté libanais figurent plus de 60 combattants du Hezbollah et plus de 10 civils, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, six soldats et deux civils ont été tués, selon les autorités. 

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait estimé vendredi 3 novembre dans un discours que l'éventualité "d'une guerre totale" était "réaliste". "Si le Hezbollah décide de se joindre à la guerre, il ferait l'erreur de sa vie", a répondu mardi 7 novembre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. 

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