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Réchauffement climatique, déforestation... Où en est la lutte pour sauver l'Amazonie ?
Alors que la COP30 s'ouvre ce lundi 10 novembre au Brésil, Lula s’est engagé à éradiquer la déforestation de la forêt amazonienne d’ici 2030, accentuée sous Jair Bolsonaro.
Une vue aérienne d'une zone de forêt amazonienne déboisée par des incendies illégaux dans la municipalité de Labrea, État d'Amazonas, Brésil, prise le 20 août 2024
Crédit : EVARISTO SA / AFP
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L'heure n'est pas à la célébration. La COP30 a été sombrement lancée à Belem, une ville fluviale de l'Amazonie, au Brésil, ce jeudi 6 novembre. Dix ans après l'accord de Paris, les dirigeants internationaux ont admis l'échec de la communauté internationale à limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle, en prélude à la 30e conférence sur le climat de l'ONU, qui débute officiellement ce lundi 10 novembre.
Le changement climatique menace la forêt de l'hémisphère nord. La forêt amazonienne, surnommée le poumon de la planète, est en très mauvaise santé, a constaté RTL auprès des paysans locaux. Domingos da Silva fait pousser, entre autres, du manioc en pleine forêt. Autour de ses plantations, une végétation luxuriante : de jeunes palmiers côtoient les arbres hauts de plusieurs dizaines de mètres mais ce dôme de verdure ne le protège plus de sécheresses catastrophiques.
"Ici, tout est mort. 270 plants sont morts, on en a gardé que 130. L'an dernier, c'était la première fois qu'on a eu une sécheresse aussi forte. On a passé près de quatre mois sans eau, de juin à novembre", explique-t-il au micro de RTL. "Chaque année, c'est plus sec. Il faut s'occuper de l'environnement sinon tout va mourir", alerte-t-il. "Les plantes et nous aussi, nous allons tous mourir ici."
Déforestation
Si l'Amazonie, l'une des zones les plus humides au monde, est touchée par la sécheresse, ce n'est pas uniquement à cause du réchauffement climatique. C'est aussi une conséquence de la déforestation : moins il y a d'arbres, moins il y a de pluie. C'est donc un cercle vicieux dans lequel est prise la forêt amazonienne.
Le Brésil tente pourtant d'endiguer le phénomène. Au centre intégré de surveillance environnementale de l'État du Para, à Belem, une quinzaine de postes informatiques font face à des écrans géants affichant cartes et photos de la forêt. Sur l'un de ces postes, Tiago, analyste, montre deux images satellites, mettant en parallèle une forêt verdoyante et un terrain dénudé marqué en rouge. "Les alertes nous apparaissent comme ça, comme des polygones rouges, où l'on peut voir la suppression de la végétation entre deux dates", explique-t-il.
"Ensuite, on essaye d'identifier les propriétaires de ce terrain", précise-t-il à RTL. Cela fait, des agents se rendent armés sur place pour dresser des amendes voire arrêter les responsables. Mais dans cet État, ils ne sont que 125 pour un territoire grand comme une fois et demi la France.
Les surfaces déforestées en baisse sous Lula
Face à eux, des organisations qui exploitent illégalement la forêt. Des situations violentes peuvent donc se produire. "Ça peut arriver des tensions car on a affaire à des criminels dans des zones à risques. Chaque opération environnementale en Amazonie, aujourd'hui, est une situation assez risquée", concède la directrice du centre, Jacqueline da Silva Viana.
À cela s'ajoute un dysfonctionnement de la justice brésilienne. Environ 3% des amendes pour crimes environnementaux sont réellement payées. Il a néanmoins du progrès sous la présidence de Lula. Les surfaces déforestées sont en baisse chaque année. Le président brésilien partait de loin. Son prédécesseur, Jair Bolsonaro était un proche du lobby de l'agro-business, l'un des principaux responsables de la déforestation. Lula, lui, s'engage à ce qu'elle cesse totalement d'ici 2030.
