Après un week-end bien tourmenté, Moscou s'est réveillée ce lundi 26 juin avec la volonté de donner l'image d'un retour à la normale. La capitale russe a levé les mesures de sécurité instaurées pendant le soulèvement du groupe paramilitaire Wagner, une crise sans précédent. De nombreux représentants Occidentaux, d'Emmanuel Macron à Antony Blinken, en passant par le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, pointent du doigt la fragilité de la Russie et de Vladimir Poutine.
Selon Camille Grand, spécialiste des questions de défense et invité de RTL ce lundi, "la désorganisation des forces russes et les troubles qui ont marqué cette tentative de rébellion sont à l'avantage des Ukrainiens". L'ex-secrétaire général adjoint de l'Otan ajoute même "qu'il y a eu un moment, dans la journée de samedi, où les Ukrainiens étaient sans doute même un peu trop optimistes". En fin de compte, la rébellion avortée de Wagner laisse en suspens 5 grandes questions.
La dernière apparition du patron de Wagner, Evguéni Prigojine, remonte à samedi soir, quand il a quitté sous les applaudissements de certains habitants la ville russe de Rostov, où il avait pris le contrôle d'un QG militaire. Depuis, il n'a plus donné signe de vie, comme volatilisé. A-t-il même seulement quitté la Russie ? Impossible à dire. Le Kremlin a juré que le chef de Wagner avait "la parole" de Vladimir Poutine pour pouvoir quitter le territoire russe librement vers le Bélarus, pays allié de Moscou, et qu'il ne serait pas poursuivi pénalement. Sa situation est de plus en plus délicate, des fortes dissensions apparaissent au sein de la milice Wagner à la suite de sa volte-face.
Wagner semble compromis en Ukraine
Dominique Trinquand
Invité de RTL Midi ce lundi 26 juin, le général Dominique Trinquand estime que l'avenir de Wagner "semble compromis en Ukraine puisqu'il a été convenu que les combattants qui n'ont pas participé à la rébellion puissent intégrer l'armée russe". En Ukraine, "il me semble qu'il y a un coup d'arrêt qui a été donné. On ne parle plus de Wagner comme une milice autonome. C'était une milice qui prenait la place de l'armée, voire qui rentrait en compétition avec l'armée. Il y avait un rôle anormal qui avait pris une importance démesurée en Ukraine", ajoute-t-il.
L'objectif affiché de la rébellion de Prigojine était d'obtenir le remplacement du ministre de la Défense Sergueï Choïgou et du chef d'état-major Valéri Guérassimov. À ce stade, Vladimir Poutine n'a pas annoncé de changement dans la hiérarchie militaire. Preuve en tout cas que Sergueï Choïgou, la bête noire du chef de Wagner, entend garder son poste, la télévision publique russe l'a montré lundi matin, pour sa première apparition publique après la rébellion avortée, en train d'inspecter les forces russes en Ukraine. Guérassimov lui, n'est pas apparu publiquement depuis le coup de force pour le moment.
L'armée russe depuis un an, est uniquement sur la défensive
Dominique Trinquand
Le président russe sort fragilisé de cette crise. Pour preuve, l'attentisme de l'armée et de la population quand les blindés de Wagner sont entrés dans la ville de Rostov puis ont remonté vers Moscou. Aucune résistance notable. On a vu le pouvoir et l'armée dans un grand désarroi, une chose impensable il y a encore quelques jours. Et puis, Prigojine a sans doute bénéficié de soutiens très haut placés pour lancer son opération, des personnes qui étaient prêtes à lâcher Vladimir Poutine. Ou bien a-t-il agi en désespoir de cause, voyant l'étau se refermer autour de son groupe et estimant que parvenir à un accord avec le Kremlin était le seul moyen d'obtenir des garanties de sécurité ?
Selon le général Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, cette rébellion "va changer quelque chose pour le front. Il faut rappeler que le groupe Wagner est le seul à avoir remporté une victoire pour les Russes en un an. Au prix de pertes énormes. (...) L'armée russe, depuis un an, est uniquement sur la défensive, n'a pas été capable de monter des offensives". La mutinerie menée par Wagner n'affectera "en aucun cas" l'intervention militaire russe en Ukraine, a de son côté juré Moscou.
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