Voilà une révélation qui risque de secouer encore un peu plus la campagne présidentielle américaine. Le New York Times publie les déclarations d'impôts de Donald Trump ; vingt ans d'informations fiscales que le président américain a toujours cherché à dissimuler. En 2016, année de son élection, le journal révèle qu'il n'a payé que 750 dollars d'impôt fédéral.
Il n'aurait même, à en croire le quotidien, rien payé durant 10 des 15 années précédant son élection. À la veille du premier débat face à Joe Biden, ces révélations ont de quoi nourrir à coup sûr les échanges. Les dettes de Trump seront probablement au menu de cette première confrontation, qui s'annonce électrique. Qui, de Donald Trump ou de Joe Biden, a le plus à perdre ou à gagner lors de ce débat, qui se passera mardi 29 septembre à Cleveland sur fond de Covid-19 ?
La célèbre université qui devait l’accueillir s’est désistée à cause de la pandémie. Les organisateurs se sont repliés sur un centre hospitalier universitaire qui devait les conseiller sur les conditions sanitaires. Cela se passera donc sur un campus de Cleveland, dans l’Ohio
Donald Trump se moque de Joe Biden en disant qu'il va peut être porter un masque. En apparence, cela ressemblera à un débat classique, mais les deux candidats ne se serreront pas la main, et le public comptera moins d’une centaine de personnes.
Qui a le plus l’habitude de ce genre d'exercice ? Joe Biden est dans la politique nationale depuis 1972. C'est sa troisième candidature présidentielle après 1988 et 2008. Il a pu s’entraîner pendant 11 débats lors de la primaire démocrate. Il n’y brille pas particulièrement, parce qu’il a tendance à parler trop longtemps, les contraintes de temps le brident. C’est donc là-dessus qu’il s’est beaucoup entraîné ces derniers jours avec un collaborateur qui jouait le rôle du président.
Donald Trump lui n’a pas voulu répéter ainsi, il va s’appuyer sur sa stratégie des débats en 2016 : des réponses coups de poing percutantes, moqueuses, provocatrices, parfois mensongères, pour déstabiliser son adversaire et le faire vaciller.
Non. D’ailleurs ils ne se connaissent pas bien, Biden a fait toute sa carrière politique à Washington de 1972 à 2016, avant que Trump ne rentre en politique.
Trump a tout à gagner, Biden, lui, a tout à perdre. Aujourd’hui, il distance Trump dans les sondages, qui restent étonnamment stables. Donc, le président n’a plus beaucoup d’occasions d’inverser la vapeur et ce débat est sa meilleure chance.
Or, depuis des mois, la campagne Trump dépeint Biden en vieillard sénile incapable d’aligner deux mots, certains de ses conseillers pensent que c’est une erreur stratégique de minimiser ses capacités, car si demain soir Joe Biden s’en sort sans éclat mais sans s’effondrer, cela va apparaître comme une victoire. Donc le président demande à Joe Biden de se soumettre à un test anti-dopage avant ou après le débat. Une manière de semer le doute en cas de bonne performance de Biden.
Selon un dernier sondage publié par le New York Times, Biden compte huit points d’avance, six à dix points dans celui du Washington Post. Au même stade en 2016, Clinton avait deux points d’avance. Mais ce sont les sondages des États clés qu’il faut regarder : l’avance de Biden est généralement un peu plus étroite, parfois sous la marge d’erreur.