Discrète et mystérieuse, Melania Trump semble au premier abord le total opposé de Donald Trump. Elle a d'abord paru réticente à l'idée d'enrôler le poste de "First Lady". La femme du président américain a même douté de ses ambitions avant son élection, "Elle a dit : 'On a une si belle vie. Pourquoi veux-tu faire ça ?'" expliquait Donald Trump au Washington Post.
Après avoir passé quatre ans à la Maison Blanche, ses interventions ne sont pas très nombreuses, et souvent peu glorieuses. À l'instar de son discours devant la convention républicaine en 2016, tournée au ridicule par les médias. Elle avait repris des passages entiers d'un discours de l'ex-Première dame Michelle Obama.
Deux ans plus tard, elle lance une campagne contre le harcèlement nommée "Be best". Au-delà d'un nom à la grammaire approximative, le public s'est surtout moqué de cette campagne, pointant l'ironie d'avoir choisi cette cause alors que son mari est connu pour abreuver ses adversaires d'adjectifs souvent insultants. Mis à part ces quelques ratés, la Première dame n'hésite pas à monter au créneau pour défendre son mari.
Pendant la campagne de réélection de Donald Trump, Melania, qui a comme lui été infectée par le coronavirus, s'est faite rare. Mais, décidée à soutenir l'actuel président, elle a tenu son premier meeting, en solo, une semaine pile avant l'élection du 3 novembre. Elle s'est exprimée à nouveau lundi, s'en prenant directement à Joe Biden.
Concernant Donald, "je ne suis pas toujours d'accord avec la façon dont il dit les choses", avait confié la Première dame sous les rires de l'assemblée. Mais "Donald est un battant. Il aime ce pays et il se bat pour vous tous les jours", a-t-elle ajouté.
Jeudi dernier, fait rare, Melania était aux côtés de son mari en Floride. "Une voix pour le président Trump est une voix pour une Amérique meilleure", a-t-elle lancé, lunettes de soleil sur le nez. "À chaque fois qu'il a besoin d'elle pour un grand geste de soutien, elle est là", estime Katherine Jellison, professeure d'histoire à l'université de l'Ohio.
Le fond de la pensée de la troisième femme de Donald Trump, naturalisée américaine en 2006, a toujours fait l'objet de spéculations. Partage-t-elle les idées de son époux ? Est-elle heureuse dans son mariage et son rôle de Première dame ? Des pancartes ou des hashtags "Free Melania" (Libérez Melania) ont même fleuri il y a quelques années lors de manifestations ou sur les réseaux sociaux.
Melania Trump, 50 ans, port altier et regard de glace, semble n'en avoir cure. La Première dame est "beaucoup plus puissante et influente auprès de son mari" que ne le soupçonnent les observateurs, affirmait la journaliste de CNN Kate Bennett dans un livre paru l'an dernier, en dressant le portrait d'une femme forte et indépendante.
À Sevnica, petite bourgade slovène où a grandi Melania Trump, les espoirs suscités il y a quatre ans par son nouveau statut ont cédé la place à une vague indifférence, à quelques heures de l'élection présidentielle américaine.
"Je ne veux pas commenter le scrutin", explique le maire. Rare voix enthousiaste dans le paysage politique national, le Premier ministre conservateur Janez Janza a affiché haut et fort son soutien pour Donald Trump, mais sans un mot pour les origines slovènes de son épouse.
En quatre ans, Melania n'a jamais daigné donner un entretien dans la langue de ses ancêtres pour s'adresser aux siens. Si elle en a gardé l'accent, elle n'évoque que très rarement son petit pays d'Europe centrale. Quand elle en parle, lors de ses parcimonieuses apparitions, c'est pour revenir sur "l'État communiste non-libre" qu'elle a quitté pour faire carrière en Occident. Elle n'y a d'ailleurs quasiment jamais remis les pieds.
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