Donald Trump a beau être à la traîne dans les sondages d'opinions nationaux, le président américain le sait pertinemment : seuls une poignée d'États sont nécessaires pour le faire réélire. Il suffit de regarder la carte des événements et des déplacements de sa campagne pour s'en persuader et comprendre que sa stratégie de terrain reste la même qu'en 2016.
Alors, malgré son retard de près de 3 millions de voix sur Hillary Clinton, le milliardaire républicain s'était frayé un chemin jusqu'à la Maison Blanche en ne visant que ces "Swing states", cette demi-douzaine d'États qui peuvent à eux seuls, par le seul jeu des grands électeurs, faire basculer l'élection. En effet, en y obtenant une majorité des voix, le candidat rafle tous les grands électeurs de l'Etat, l'aidant ainsi à obtenir la majorité nécessaire pour être élu.
De même, Joe Biden devrait y multiplier les déplacements jusqu'au 3 novembre, afin d'éviter l'écueil démocrate de la dernière élection présidentielle. Il y a quatre ans, Donald Trump avait remporté le collège électoral avec 304 délégués contre 227, en gagnant les principaux Etats-clés. Car, c'est un fait aux États-Unis, un électeur de Californie ou de Floride ne pèsent pas la même poids au final dans le scrutin.
Dès lors, quels sont ces États qui devraient sceller le sort de cette présidentielle 2020 ?
Donald Tump s'est déjà rendu à plusieurs reprises dans le "Sunshine State" (29 grands électeurs) où il a établi sa résidence. Joe Biden y était, lui aussi, mi-septembre. Cet Etat compte une large communauté d'origine cubaine traditionnellement républicaine, ainsi que de très nombreux retraités, eux aussi enclins à voter conservateur.
Les démocrates espèrent attirer les jeunes urbains, et particulièrement les latinos,
sensibles aux questions d'immigration. Après George W. Bush en 2000, Donald Trump avait remporté l'Etat d'un fil,
grâce aux seniors. Or cette population a été la plus touchée par la pandémie de
coronavirus, et elle pourrait punir la Maison Blanche pour sa gestion de
l'épidémie. Les derniers sondages y donnent d'ailleurs une avance pour Joe Biden.
Le président Trump compte aussi sur la population blanche de cet État rural et plutôt âgée, ainsi que sur la communauté évangélique qui a joué un rôle-clé dans sa victoire en 2016.
Comme lors des
primaires démocrates, Joe Biden doit faire le plein des votes afro-américains
et des jeunes urbains pour emporter les 15 grands électeurs de cet Etat.
Les enquêtes d'opinion montrent les candidats au coude-à-coude, avec un très
léger avantage pour l'ancien vice-président.
Donald Trump s'était imposé d'un cheveu dans cet Etat traditionnellement
démocrate (20 grands électeurs) marqué par le déclin industriel. Pour le
reprendre, Joe Biden, qui y possède près de cinq points d'avance, compte sur
les électeurs urbains les personnes âgées et les ouvriers, qui avaient délaissé
Hillary Clinton en 2016.
Le président américain, qui y était encore ce week-end, veut, lui, capitaliser sur la population blanche rurale et
limiter les pertes dans l'électorat de coule