L'enjeu est de taille pour les démocrates, suffisamment pour faire sortir Joe Biden de chez lui. Mardi 15 septembre, le candidat de 77 ans s'est rendu pour la première fois de la campagne en Floride, afin d'y lancer une opération séduction auprès de l'importante communauté de latinos et de retraités, tous plutôt enclins à voter républicain.
Et même si l'ancien vice-président de Barack Obama y fait la course en tête dans les sondages, les stratèges du parti n'entendent pas laisser Donald Trump l'emporter dans cet État très disputé. Pour l'instant, Joe Biden y devance le président sortant, mais de peu, avec 48,2% contre 47%, selon RealClearPolitics.
Et les démocrates redoublent d'effort pour s'assurer que l'État bascule bien dans leur escarcelle. Car, dans cette élection, la Floride constitue l’état-clé par excellence. Si le milliardaire républicain perd le "Sunshine state" le 3 novembre prochain, il ne pourra, selon le jeu électoral des grands électeurs (29 en Floride), gagner le scrutin présidentiel.
Donald Trump l'avait emporté ici il y a quatre ans, et compte sur une forte participation de l'électorat républicain dans cet Etat où il possède une résidence secondaire ("Mar-a-Lago") et où il se rend souvent.
Pour le contrer, les démocrates entendent déployer les grands moyens. Le milliardaire et perdant de la primaire Michael Bloomberg a ainsi promis de consacrer 100 millions de dollars de sa fortune personnelle pour soutenir la campagne et inonder de publicité les ondes locales.
"Le vote commence le 24 septembre en Floride, donc le besoin d'injecter de l'argent frais dans cet Etat rapidement est un besoin urgent", explique Kevin Sheekey, un conseiller de l'ancien maire de New York. La colistière de Joe Biden, Kamala Harris, a elle-même sillonné récemment les routes de l'État, avant que le candidat démocrate ne vienne en personne asséner ses coups contre le républicain.
"Je vais travailler comme un diable pour m'assurer de transformer chaque vote latino et hispanique", a-t-il assuré avant de prononcer un discours sans équivoque sur le bilan du républicain sortant. "Donald Trump n'a rien fait d'autre que d'agresser la dignité des familles hispaniques encore et encore et encore et encore", rapporte le Washington Post.
Se présentant comme l'alternative qui défendrait la communauté latine et leur garantirait une vie meilleure, Joe Biden a surtout insisté que le rôle essentiel qu'elle représentait dans ce scrutin historique. "Plus qu'à un tout autre moment (de l'Histoire), la communauté hispanique et la communauté latino-américaine tiennent dans la paume de leur main le destin de ce pays", a-t-il déclaré.
Le vote latino représente sans aucun doute la clé d'un succès ici, mais le spectre de la présidentielle de 2000, qui avait vu la Floride âprement contestée pendant des semaines par le républicain George W. Bush et le démocrate Al Gore, est également dans tous les esprits.
Les démocrates s'attendent à un nouvelle et longue bataille judiciaire si le camp Trump venait à contester les résultats de l'élection ici. Le milliardaire new-yorkais n'a d'ailleurs jamais balayé cette possibilité, invectivant avec force le vote par correspondance, plébiscité par les démocrates.
Joe Biden a donc pris les devants en constituant une équipe de juristes expérimentés pour contrer toute contestation électorale ou tentative d'ingérence étrangère dans le scrutin du 3 novembre. Pas question cette fois pour les démocrates de laisser filer la Floride, et avec elle, le Bureau Oval.
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