On va revenir sur une image très frappante à 40 ans jours de l’élection : le président Donald Trump a été hué, à Washington. Il était venu saluer la dépouille de la juge Ginsburg. À cause du Covid le cercueil était exposé en haut des marches la Cour Suprême et pas à l’intérieur. Depuis mercredi 23 septembre des gens font la queue pour lui rendre hommage.
Et quand le président s’est présenté devant le cercueil recouvert du drapeau étoilé, on a senti un frémissement dans la foule, puis des huées, et les gens criaient "vote him out, vote him out" (votez pour qu’il quitte le pouvoir). Evidemment, ceux qui viennent rendre hommage à Ginsburg, qui était une icône de l’Amérique anti Trump, beaucoup d’entre eux ne sont pas des soutiens du président Trump. Donc ça n’a pas valeur de sondage.
Mais l’image est frappante, presque humiliante, quand le président se retire rapidement à l’intérieur du bâtiment, à l’abri des regards et des huées.
Mais savait-il qu’il risquait d’être hué ? C’est là le plus intriguant, plus que les huées elles même. Il y a trois possibilités. Soit il s’attendait à être hué, mais il pensait qu’il était important de prendre sur lui, pour venir saluer la dépouille. C’est l’option la moins probable, quand on sait qu’il dit que les dernières volontés de la juge sur son lit de mort étaient des faux écrits par les démocrates.
Deuxième option, il s’attendait à être hué, mais c’est ce qu’il cherchait. Il sait que ses soutiens dans le reste du pays vont détester voir ainsi des gens de la capitale, soutien des démocrates, manquer de respect pour le président des États-Unis. C’est une option cynique, un peu plus crédible, et c’est d’ailleurs comme cela que Fox News en a parlé.
Mais la troisième option, et je pense que c’est l’option la plus probable, c’est qu’il ne s’attendait pas à être hué. Qu’il ne mesure pas la détestation, parfois la haine même, qu’il suscite dans une partie de l’Amérique.
Quand il est critiqué, il met en cause les médias et l’opposition en dénonçant des "fake news" et des "canulars", comme s’il pensait qu’en réalité il est aimé ou au moins respecté par la plus grande partie des Américains. C’est l’inconvénient de vivre dans une bulle Potemkine créée par des soutiens sans courage et Fox News qui lui répètent toute la journée qu’il est formidable. Il croit vraiment qu’il est l’un des plus grands présidents, le meilleur depuis Lincoln, c’est ce qu’il dit.
Ça peut sembler ridicule, mais ce n’est pas la principale leçon qu’il faut en tirer. La leçon est que personne dans son entourage n’ose lui dire la vérité. Les rares qui osaient lui dire la vérité sont partis. Alors cette scène de huées peut sembler un peu minime, ça froisse son amour propre, finalement ça n’est pas très grave.
Là ou c’est important c’est que si dans 40 jours il est battu dans l’élection, va-t-il l’admettre ? Il est encore possible qu’il renverse la vapeur et qu’il soit réélu, mais s’il perd : va-t-il accepter de reconnaitre que ce monde parallèle n’est pas la réalité ?
C’est pour cela que ses propos mercredi soir quand il a refusé de s’engager à quitter le pouvoir de façon pacifique sont aussi inquiétants.
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