Paix avec l'Ukraine, avoirs russe gelés, Laurent Vinatier... Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse annuelle de Poutine

C'est un exercice qu'il apprécie particulièrement. Vladimir Poutine a tenu sa traditionnelle conférence annuelle ce vendredi 19 décembre. Lors de cet événement clé, le président russe a répondu à des questions de citoyens et de certains journalistes. L'année précédente, la session avait duré 4 heures et demie. Cette année, le maître Kremlin a gardé le rythme avec une session d'une durée quasi identique : 4h27.

L'objectif officiel de la conférence annuelle est de dresser le bilan de sa politique des 12 derniers mois. Officieusement Vladimir Poutine cherche à garder un lien avec sa population.

L'exercice est bien orchestré, avec plusieurs journalistes présents, mais tout est planifié à l'avance, sans laisser la place à la spontanéité. Plus de 2,5 millions de questions ont été posées au président, triées avec l'aide de l'intelligence artificielle, selon le Kremlin.

Gains territoriaux de l'armée russe

Le chef de guerre s'est ensuite félicité des récents gains territoriaux de son armée en Ukraine, assurant que les forces russes "avancent sur tout le front", alors que d'intenses efforts diplomatiques menés par les États-Unis sont déployés pour mettre fin au conflit.

"Nos troupes avancent sur toute la ligne de contact (...), l'ennemi recule dans toutes les directions", a déclaré Poutine au début de sa grande conférence de presse annuelle retransmise à la télévision.

En 2025, les troupes russes ont accéléré leurs conquêtes sur le front en Ukraine, dont elles contrôlent environ 19% du territoire.

Poutine dénonce un "braquage" des avoirs gelés russes

Poutine a une nouvelle fois martelé que les objectifs de la Russie en Ukraine seraient "sans aucun doute atteints", que ce soit par la voie diplomatique ou par des moyens militaires. Lors d'une réunion annuelle avec le ministère russe de la Défense, ce mercredi, il a aussi eu un ton très dur envers les dirigeants européens, qu'il a qualifiés de "porcelets" qui ambitionnent de provoquer "l'effondrement" de la Russie.

Le président russe a prévenu ce vendredi que l'utilisation des avoirs russes pour financer l'Ukraine pourrait "avoir des conséquences lourdes", après un sommet des 27 jeudi sur le sujet qui n'a pas abouti à un accord. "C'est un braquage. Mais pourquoi ce n'est pas possible de commettre ce braquage ? Parce que les conséquences peuvent être très lourdes", a martelé Poutine. Ce dernier a assuré que "la balle est dans le camp" de l'Ukraine et des Occidentaux pour mettre fin à la guerre. 

"Pas responsable" des morts en Ukraine

Vladimir Poutine a déclaré qu'il ne se considérait "pas responsable" des morts du conflit en Ukraine, déclenché par son pays il y a bientôt quatre ans. "Nous ne nous considérons pas responsables pour la mort des gens, parce que nous n'avons pas commencé cette guerre", a-t-il déclaré, imputant la responsabilité du conflit aux autorités ukrainiennes. 

Le maître du Kremlin a assuré que la Russie n'entendait pas lancer d'hostilités contre d'autres pays à condition qu'elle soit "traitée avec respect" et a accusé l'Occident d'avoir "trompé" Moscou en continuant d'élargir l'Otan.

"Il n'y aura aucune opération si vous nous traitez avec respect et respectez nos intérêts", a précisé Poutine, alors qu'on lui demandait s'il y aurait "de nouvelles opérations militaires spéciales", le nom donné par la Russie à son offensive en Ukraine, à l'avenir.

Prochaine élection présidentielle en Ukraine

Vladimir Poutine a également précisé que la Russie pourrait interrompre ses frappes en profondeur en cas de présidentielle en Ukraine. "Nous sommes prêts à réfléchir à la manière d'assurer la sécurité lors des élections en Ukraine, au moins en cessant, en nous abstenant de mener des frappes en profondeur sur le territoire le jour du scrutin", a déclaré Poutine. 

Le chef du Kremlin exige que les Ukrainiens vivant en Russie puissent participer aux élections en votant depuis le territoire russe. "Selon diverses estimations, entre 5 et 10 millions d'entre eux sont inscrits sur les listes électorales. Si des élections ont lieu, nous sommes en droit d'exiger que les organisateurs accordent aux Ukrainiens résidant actuellement en Russie le droit de voter en Russie", a-t-il lancé. 

L'affaire Laurent Vinatier évoquée

Interrogé par des journalistes de TF1/LCI lors de sa conférence de presse annuelle, Vladimir Poutine a affirmé "ne rien savoir" de cette affaire et en entendre parler pour la première fois. "Je vous promets que je vais me renseigner. Et s'il y a la moindre chance de résoudre cette question de manière positive, si la loi russe le permet, nous ferons tout notre possible", a-t-il ajouté.


En octobre 2024, Laurent Vinatier a été condamné à trois ans de prison pour ne pas s'être enregistré comme "agent de l'étranger", alors qu'il recueillait des "informations militaires" susceptibles d'être "utilisées contre la sécurité" de la Russie. Il avait admis les faits, mais invoqué l'ignorance.

L'enquête a été prolongée et il pourrait connaître un nouveau procès pour espionnage fin février 2026, selon son avocat français.

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