La mort de 27 migrants mercredi dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche, une tragédie inédite sur cette voie migratoire, a provoqué une onde de choc à Londres et Paris, qui sont convenus de "l'urgence" d'intensifier la lutte contre ce trafic après des semaines de tension.
Parmi les victimes figurent 17 hommes, dont deux décédés à l'hôpital, sept femmes et "trois jeunes", dont on ignore encore l'âge exact, a précisé à l'AFP la procureure de Lille, Carole Etienne. Deux rescapés "apparemment Somalien et Irakien" étaient aussi hospitalisés et devraient pouvoir être entendus sous peu, a-t-elle indiqué.
"La France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière", a réagi Emmanuel Macron, réclamant "une réunion d'urgence des ministres européens". Il a promis que tout serait "mis en œuvre pour retrouver et condamner les responsables" de ce naufrage au large de Calais, qualifié de "tragédie" par le Premier ministre Jean Castex.
"Choqué, révolté et profondément attristé", le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré sur Sky News vouloir "faire plus" avec la France pour décourager les traversées illégales, pointant les désaccords franco-britanniques.
Lors d'un entretien dans la soirée, Boris Johnson et Emmanuel Macron "ont convenu de l'urgence d'intensifier les efforts conjoints pour empêcher ces traversées mortelles", selon un porte-parole de Downing Street.
Ils ont aussi insisté sur "l'importance d'une collaboration étroite avec les voisins belges et néerlandais ainsi qu'avec les partenaires du continent". Londres et Paris étaient déjà convenus récemment de renforcer leurs efforts pour tarir les départs, après l'arrivée le 11 novembre de 1.185 migrants en Angleterre, un record.
Quelques heures après le drame, le ministre de l'Intérieur s'est rendu à Calais où il a partagé sa tristesse et sa "colère" devant les médias. "C'est un grand deuil national pour la France, pour l’Europe, (…) un drame qui nous remplit de colère", a déclaré Gérald Darmanin.
"Il y a toujours de la responsabilité, mais la première est celle des criminels que sont les passeurs. J'ai une grande colère vis-à-vis de ces criminels qui jouent de la vie de femmes enceintes, de fillettes, de bébés. C'est un drame qui nous remplit de colère", a-t-il poursuivi avant d'ajouter qu'il fallait "lutter contres les passeurs comme on lutte contre des terroristes".
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