1. Accueil
  2. Actu
  3. International
  4. Manœuvres chinoises à Taïwan : le point sur la situation
3 min de lecture

Manœuvres chinoises à Taïwan : le point sur la situation

Depuis samedi, Pékin a lancé "Joint Sword", une opération de dissuasion, multipliant les exercices militaires autour de Taïwan.

Bateau militaire chinois dans le détroit de Taïwan.
Bateau militaire chinois dans le détroit de Taïwan.
Crédit : GREG BAKER / AFP
Joanna Wadel & AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Taïwan est cernée. Ce dimanche midi, l'État insulaire annonçait avoir détecté 11 navires chinois dans ses eaux, et 70 avions placés autour de l'île. Un "encerclement total" simulé, que Pékin assume. Car depuis samedi, la Chine effectue des exercices militaires autour du territoire taïwanais. Face l'escalade potentielle, Emmanuel Macron, qui a reçu le président chinois vendredi à l'Élysée, a appelé l'Union européenne ce dimanche à ne pas "être suiviste" des États-Unis ou de la Chine.

Simulations de frappes contre des "cibles-clé", patrouilles, déploiement de navires, avions et missiles… la Chine ne lésine pas sur les moyens pour sa démonstration de force, une opération baptisée "Joint Sword" et prévue pour durer trois jours. Le but de la manœuvre ? Envoyer "un sérieux avertissement contre la collusion entre les forces séparatistes recherchant 'l'indépendance de Taïwan'", a averti Shi Yang, porte-parole de l'armée chinoise, cité par l'AFP. 

Une réaction virulente de Pékin à la récente rencontre entre la présidente de l'île et un haut responsable américain, mercredi 5 avril. La Chine considère Taïwan (23 millions d'habitants) comme une province qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Un prétexte pour confronter l'Occident ?

Pour cette raison, Pékin s'oppose à tout contact officiel entre Taipei et les gouvernements étrangers, en vertu de son "principe d'une seule Chine". Cela inclut la rencontre de mercredi, en Californie, entre la dirigeante taïwanaise Tsai Ing-wen et le président de la Chambre des représentants américaine, Kevin McCarthy. 

À écouter aussi

Le gouvernement chinois avait promis de réagir avec des mesures "fermes et énergiques". Les manœuvres militaires chinoises s'inscrivent dans le cadre d'une campagne plus large de "pression contre Taïwan", explique à l'AFP Ja Ian Chong, professeur de sciences politiques associé à l'université nationale de Singapour. Pour lui, ces "rencontres de haut niveau permettent à Pékin de rejeter la faute sur Taipei, Washington, ou autres"

Une analyse qui fait sens, puisqu'en représailles de la rencontre, Pékin a annoncé qu'il allait interdire à l'ambassadeur de facto de Taipei aux États-Unis, Hsiao Bi-Khim, d'entrer en Chine. Le gouvernement chinois l'a également accusé d'"inciter délibérément à une confrontation" dans le détroit de Taïwan. Autre conséquence, le centre de réflexion Hudson Institute, basé à Washington, et la bibliothèque présidentielle Ronald-Reagan, se sont eux vu retirer le droit de faire des affaires avec des entités chinoises

Des exercices à tirs réels prévus pour lundi

Ces exercices rappellent ceux engagés en août 2022 en réponse à la venue sur l'île de la démocrate Nancy Pelosi, qui occupait alors le poste de Kevin McCarthy au perchoir de la Chambre. Pékin avait mené des exercices à tirs réels à une dizaine de kilomètres des côtes taïwanaises, au cours d'une campagne d'encerclement similaire qui avait duré une semaine. Les autorités chinoises avaient également suspendu les imports de fruits et de poissons depuis l'île. 

Cette fois, la Chine a annoncé des exercices à tirs réels à proximité des côtes du Fujian (est), la province qui fait face à Taïwan. Ils sont prévus lundi. 

A écouter