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Les "exercices militaires" chinois se poursuivent en baie de Taïwan
La Chine effectue ce dimanche 9 avril le deuxième jour d'un exercice "d'encerclement total" de Taïwan. Des manoeuvres programmées jusqu'à lundi et présentées par Pékin comme un "sérieux avertissement" aux autorités de l'île après la rencontre de sa présidente avec un haut responsable américain.
Exercices militaires chinois dans la baie de Taïwan.
Crédit : GREG BAKER / AFP
La Chine poursuit sa démonstration de force dans la baie de Taïwan. Pour le deuxième jour consécutif, Pékin déploie ses forces armées à proximité des côtes du Fujian, dans le cadre de l'opération "Joint Sword". Une opération vivement dénoncée par Taïwan et les États-Unis, qui ont appelé le pays à la "retenue".
Ces manoeuvres ont été lancées après la rencontre, mercredi 5 avril, en Californie, de la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, avec le Speaker de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, à laquelle Pékin avait promis de réagir avec des mesures "fermes et énergiques".
Elles visent à établir les capacités chinoises à "prendre le contrôle de la mer, de l'espace aérien et de l'information (...) afin de créer une dissuasion et un encerclement total" de Taïwan, a affirmé samedi la télévision d'État chinoise.
71 aéronefs militaires mobilisés
Samedi 8 avril, le ministère de la Défense taïwanais a indiqué avoir détecté la présence autour de l'île de neuf navires et de 71 aéronefs militaires. Les moyens mobilisés comprennent des navires de guerre, des vedettes rapides lance-missiles, des avions de chasse, des ravitailleurs et des brouilleurs, selon Pékin.
La Chine considère Taïwan (23 millions d'habitants) comme l'une de ses provinces qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Les manoeuvres "servent de sérieux avertissement contre la collusion entre les forces séparatistes recherchant 'l'indépendance de Taïwan' et les forces extérieures, ainsi que leurs activités provocatrices", a averti un porte-parole de l'armée chinoise, Shi Yi.
Washington a réitéré samedi son appel à "ne pas modifier le statu quo". "Nous sommes confiants dans le fait que nous avons des ressources et des capacités suffisantes dans la région pour assurer la paix et la stabilité", a indiqué le Département d'État.
"Marquer des points"
Des exercices à tirs réels se tiendront lundi 10 avril dans le détroit de Taïwan, à proximité des côtes du Fujian (est), la province qui fait face à l'île, ont par ailleurs indiqué les autorités maritimes locales.
Ces exercices, qui revêtent une dimension "opérationnelle", sont destinés à démontrer que l'armée chinoise sera prête "si les provocations s'intensifient" à "régler une fois pour toutes la question de Taïwan", indique à l'Agence France-Presse (AFP) l'expert militaire Song Zhongping.
Tsai Ing-wen a dénoncé l'"expansionnisme autoritaire" de la Chine et assuré que Taïwan "continuerait à travailler avec les États-Unis et d'autres pays (...) pour défendre les valeurs de liberté et de démocratie".
Sur la place de la Liberté au coeur de Taipei, de nombreux jeunes réunis par petits groupes comme chaque week-end ont réagi avec flegme samedi aux manoeuvres chinoises. "Je crois que la plupart des Taïwanais sont habitués. On se dit juste, et voilà, c'est reparti", a expliqué Jim Tsai, un lycéen de 16 ans.
