Le nombre d'appareils mobilisés n'a pas été précisé, ni la localisation exacte de ces manœuvres. La Chine dit avoir mené dimanche 25 décembre des exercices militaires près de Taïwan, qu'elle revendique, en réponse aux "provocations" et à la "collusion" entre les Etats-Unis et les autorités de l'île.
La Chine estime que Taïwan, peuplée de 24 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussie à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle voit avec mécontentement le rapprochement à l’œuvre ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les États-Unis, qui fournissent à l'île un soutien militaire face à Pékin depuis plusieurs décennies.
L'Armée populaire de libération (APL) "a
mené, dans l'espace maritime et aérien autour de l'île de Taïwan, des
patrouilles conjointes de préparation au combat réunissant plusieurs
services, ainsi que des exercices interarmées de frappe", a indiqué Shi
Yi, porte-parole du Théâtre d'opérations Est. "Il s'agit d'une
réponse ferme face au renforcement de la collusion entre les Etats-Unis
et les autorités taïwanaises et de leurs provocations", a-t-il souligné
dans un communiqué.
L'APL a également publié les photos d'un bombardier, d'un navire de guerre et d'un paysage aérien montrant, depuis un cockpit d'avion, ce qui est présenté comme une chaîne montagneuse de Taïwan. Ce dernier cliché entend souligner que l'appareil s'est approché relativement près des côtes taïwanaises.
"Ce comportement du Parti communiste chinois met encore une fois en évidence sa mentalité, qui est d'utiliser la force pour régler les différends et de miner la paix et la stabilité régionale", a réagi le ministère taïwanais de la Défense. "La coopération entre Taïwan et les États-Unis contribue à la liberté, à l'ouverture, à la paix et à la stabilité dans la région Indo-Pacifique", a-t-il souligné.
La rapprochement entre Taïwan et Washington, commencé sous l'ex-président américain Donald Trump, a contribué à tendre les relations sino-américaines. Le ministère chinois des Affaires étrangères avait exprimé samedi sa "ferme opposition" après l'adoption d'une loi américaine sur la défense, la "National Defense Authorization Act", qui autorise notamment 10 milliards de dollars d'aide militaire et de ventes d'armes à Taïwan.
En août, l'APL avait procédé à de très importants exercices militaires autour de Taïwan, une démonstration de force sans précédent, en représailles à une visite sur l'île de la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi. La diplomatie chinoise considérait ce geste comme une provocation, car les États-Unis se sont officiellement engagés à reconnaître le gouvernement communiste de Pékin comme seul représentant légitime de la Chine.
Les autorités chinoises privilégient une "réunification pacifique" avec l'île, mais n'ont jamais renoncé à l'emploi de la force pour la conquérir, notamment si elle déclare son indépendance.
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