Londres : bras de fer entre l'exécutif et la police autour d'une manifestation propalestinienne

À Londres, une manifestation propalestinienne provoque une polémique au sommet de l'État depuis trois jours. Et pour cause, la ministre de l'Intérieur, dont les propos ont renforcé les tensions déjà présentes, aurait souhaité l'interdire, mais la police en a décidé autrement. La responsable politique a parlé de "marche de la haine", tenue par "une horde de propalestiniens".

Depuis plusieurs jours, c'est la date du rassemblement, le 11 novembre, qui faisait polémique. Mais le tracé de la manifestation évite soigneusement les lieux de commémoration, et le gros des cérémonies est prévu le lendemain, dimanche. John Rees, de la coalition "Stop The War", l'un des organisateurs de la marche, s'est confié à la radio du Times : "Nous avons travaillé avec la police, comme nous l'avons déjà fait, pour s'assurer de la sécurité et de la progression adéquate de cette marche", a-t-il fait savoir.

La police estime depuis quelques jours qu'il n'y a aucune raison légale pour interdire cette marche. La ministre a alors accusé Scotland Yard d'être plus tolérante envers les manifestations de gauche que de droite. Ce qui est qualifiée d'"ingérence insupportable" par Neil Basu, ancien haut-fonctionnaire de la police métropolitaine, qui a commenté, auprès de la BBC : "Les commentaires de la ministre sont sans précédent. Cela va inciter des groupes d'extrême droite à perturber des manifestations et compliquer le travail de la police", a-t-il fustigé.

Le Premier ministre Rishi Sunak a prévenu Scotland Yard : la police sera tenue responsable de tout débordement.

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