Depuis plusieurs semaines, la Russie cible la partie ukrainienne du Donbass. C'est à Tchassiv Iar que RTL s'est rendu dimanche 10 juillet, là où un immeuble a été touché dans la nuit précédente par une frappe. Le bilan est lourd : au moins 15 morts. Sur place, les secours sont à pied d'œuvre pour tenter de retrouver d'éventuelles personnes coincées sous les décombres.
Les secours - qui ont l’air épuisés - sont toujours en train d’enlever les pierres une par une, avec l’espoir de retrouver des survivants. Mais le tas de gravats est immense. Il y a une pelleteuse, mais cela prendra encore des heures. Six hommes tiennent à bout de bras une bâche blanche où était allongé un corps tout juste extrait des ruines. Selon les autorités, il reste au moins 20 personnes sous les décombres.
Le front est juste à 10 kilomètres. L’armée russe a visé un lieu dans lequel se trouvait beaucoup de militaires ukrainiens, car c’est une base arrière de l’armée ukrainienne dans sa défense du Donbass, peut-être un centre de commandement, ou tout simplement un lieu de repos. L’intérêt pour l’armée russe a ce stade est de toucher les bases arrières du front pour, par exemple, couper les approvisionnements ou détruire des stocks de munitions pour pouvoir ensuite attaquer face à un adversaire fragilisé.
Les habitants des immeubles à côté, eux, n’ont plus rien. Leur immeuble a été soufflé et leurs appartements sont en ruine. RTL a eu "la chance" de rencontrer une survivante, au beau milieu des décombres. Vignara, la soixantaine, est en robe de chambre et chaussures ouvertes.
Elle nous emmène dans ce qu'il reste de son appartement au deuxième étage où toutes les fenêtres et les portes sont par terre. "J'étais assise dans ma chambre et j'ai entendu une explosion. Je me suis levée pour aller dans le couloir et tout a explosé. La première déflagration m'a envoyée contre le mur puis la deuxième dans mes toilettes, c'est ce qui m'a sauvée", raconte-t-elle à RTL.
La femme s'en est sortie avec quelques égratignures au bras. Un miracle quand on voit l'état de son appartement. Elle s'avance vers l'entrée de son salon. L'appartement du dessus s'est effondrée à l'intérieur. "J'ai tous mes papiers là-dessous. Je ne sais pas pourquoi on a été visés. Il n'y a que des civils dans cet immeuble, je ne comprends pas", lance Vignara "On vivait ici tranquillement au milieu de la forêt. Je ne comprends pas", ajoute-t-elle.
Vignara a installé un tabouret devant son immeuble détruit. Elle dit attendre de l'aide. Elle sait qu'avec l'avancée de l'armée russe, elle va devoir quitter ce quartier qu'elle habite depuis 12 ans.