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Des tombes de soldats ukrainiens inconnus, tués au combat lors de l'invasion russe en Ukraine, dans le cimetière militaire de Dnipropetrovsk.
Crédit : Celestino Arce / NurPhoto / NurPhoto via AFP
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Quatre mois et demi après le début de l'invasion russe en Ukraine, les combats font toujours rage. Comme un écho aux atrocités commises dans le Donbass, RTL vous emmène ce dimanche 10 juillet au cimetière militaire Krasnopilske de Dnipro, à seulement quelques dizaines de kilomètres de la ligne de front.
Pour s'y rendre, il faut bifurquer à la sortie de la ville, prendre un chemin très étroit qui s’enfonce entre deux champs de blé et des petits bois qui rappellent certains paysages beaucerons avant la moisson. Sur place, le silence est total. Pas un gramme de vent au milieu de la plaine. Le soleil s'écrase sur une rangée de drapeaux accrochés à des tombes, des tombes à perte de vue, ordonnées et qui donnent la même impression qu'au cimetière américain de Colleville, en Normandie, ou Verdun.
"Cela fait 40 jours qu'il m'a quittée pour rejoindre le ciel de l'Ukraine. Depuis, je viens tous les jours", confie Alina, habillée d'une robe noire fleurie, devant la tombe de Sergui, 43 ans, mort à Izyum le 27 mai. "Mon mari a reçu un éclat d'obus, il est mort sur le champ de bataille. Il était numéro 1 partout, c'est normal qu'il ait été en première ligne, je veux que tout le monde se souvienne de lui", poursuit-elle.
Au cou d'Alina, la balle d'un fusil d'assaut en guise de pendentif. Son mari avait une première fois été la cible d’un snipper russe. La balle logée dans l’épaule ne l'avait alors pas tué et il était retourné au combat. Selon elle, "s'il y a encore un espoir pour notre pays, c'est aussi parce qu'il était là. Il ne s'est pas battu pour de l'argent ni pour un travail, mais bien pour sa nation".
La femme interpelle la communauté internationale, notamment la France : "Envoyez-nous des armes, on n'en a pas assez pour que les maris d'autres femmes ne meurent plus. L'Ukraine a besoin de vivre".
Alors que les tranchées et les combats ne sont pas loin, de nombreux soldats morts sont évacués à Dnipro, première grande ville à l'extérieur du Donbass. Lors des hommages militaires, organisées pour les femmes et les hommes tombés au front, les témoignages des familles sont plus poignants les uns que les autres. "Mon mari avait 42 ans. Il n'est plus là à cause d’une simple grenade, une foutue grenade de guerre. Pourquoi cette guerre ? Pourquoi ?", s'interroge une veuve.
"Moi, je pense qu'il ne faudra jamais abandonner avant d'avoir gagné la guerre. C'était mon frère, c'était un patriote. Il pensait que son pays valait plus que sa vie. On a quitté Severodonetsk, lui maintenant il est au paradis et notre maison est détruite, que me reste-t-il ?", demande une autre femme.
D'autres corps, des soldats qui n'ont pas été identifiés, sont là aussi, une simple croix plantée dans la terre, sans nom dessus, mais une date récente. Ils peuvent venir de n'importe où dans le pays, les familles les cherchent probablement. "Le seigneur connait les noms de chacun, on ne distingue pas les héros connus et les héros inconnus. Tant que l'État ukrainien existera, l'Église ukrainienne sera à son service. Nous voulons jouer un rôle dans l’unification du peuple, malheureusement le prix est élevé mais nous remporterons la victoire", explique le prêtre qui entend les honorer malgré tout.
Le nombre total de morts est un secret, du côté de la Russie comme de l'Ukraine, au risque de faire basculer le moral de leurs soldats. Cependant, au cimetière de Dnipro, les hommes qui creusent de nouveaux caveaux commencent à déborder sur le champ d'à côté. Les dégâts des obus se voient presque et se ressentent, pour sûr, dans les larmes et dans les silences.
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