Guerre en Ukraine : à Dnipro, un ancien restaurant accueille les réfugiés du Donbass

"Les choses sérieuses n'ont pas encore commencé en Ukraine", avait déclaré jeudi le président russe. Les dernières déclarations de Vladimir Poutine font craindre le pire dans le Donbass où les bombardements sont incessants samedi 9 juillet. Les troupes russes poursuivent leur avancée, forçant des dizaines de milliers d'habitants à fuir vers l'ouest, laissant tout derrière eux.

Beaucoup d'entre eux trouvent refuge à Dnipro et sont notamment accueillis dans un ancien restaurant transformé en centre d'accueil. À l'entrée, des sacs de sable et quelques chaises. "Même si le front est loin, on est en guerre. Parfois, la ville est bombardée, on a aussi beaucoup de sirènes d'alerte donc ces sacs servent à nous protéger en cas d'explosion", explique Dasha, la responsable de cet abri d'urgence.

À l'étage, une vaste pièce avec une vingtaine de lits où vivent 40 personnes depuis plusieurs semaines. "Ça, c'est mon appartement, un énorme trou. C'est arrivé au lendemain du jour où je suis partie. Si ma voisine ne m'avait pas obligée à partir, je serais morte", assure une femme originaire de Lyssytchansk, en montrant la photo d'un immeuble détruit par une frappe sur son téléphone.

"Vous avez une heure pour partir"

Sur un lit à côté, Louba, 71 ans, a du mal à trouver les mots. "C'était terrifiant. Deux mois à vivre en sous-sol sous les bombardements incessants. Puis un jour des soldats ukrainiens sont arrivés et nous ont dit 'vous avez une heure pour partir d'ici'. On est sorti des caves au milieu des bombardements et des morts comme ça, sans rien", raconte cette femme qui a fui Severodonetsk il y a plusieurs semaines.

Dans ce centre, ces femmes reçoivent de la nourriture et des vêtements, mais elles se sentent surtout en sécurité. "On propose aussi une aide psychologique, mais très peu de personnes nous la demandent. Je pense que cela va prendre des années pour que les femmes racontent leurs traumatismes", estime Dasha. Beaucoup espèrent aussi pouvoir rentrer un jour dans leur village même si, pour la plupart, elles n'y ont plus rien.