80 ans de la libération d'Auschwitz : pourquoi l'organisation des cérémonie vire au casse-tête

Les 80 ans de la libération du camp de concentration d'Auschwitz se tiendront lundi 27 janvier. Mais un imbroglio politique vis-à-vis de figures telles que Vladimir Poutine ou Benyamin Netanyahou embarrasse la Pologne.

Le camp d'Auschwitz-Birkenau, où Ginette Kolinka a été déportée à l'âge de 19 ans.

Crédit : Johanne Jaoui, Martin Gabriels

LE MONDE EN MARCHE - Le casse-tête des cérémonies pour le 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz

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Cette année, les cérémonies pour le 80ᵉ anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz virent au cauchemar pour les organisateurs.

Prévu pour le lundi 27 janvier prochain, ce moment de souvenir, de paix, et de concorde semble pour l'instant causer tout le contraire. L'une des épines dans le pied des organisateurs concerne le cas israélien. Benyamin Netanyahou sera notamment arrêté s'il met un pied en Pologne comme l'affirmait il y a quelques semaines un membre du gouvernement polonais

En effet, il y a toujours un mandat d'arrêt de la Cour Pénale Internationale contre le Premier Ministre israélien concernant les accusations à son encontre de génocide à Gaza. C'est donc dans un embarras général en Pologne que le Président a demandé à son Premier Ministre, Donald Tusk, de reprendre les choses en main. Il explique cette situation sensible dans la presse locale.

"C'est une situation très délicate (...) D’un côté, on a le mandat d’arrêt de la CPI, et de l’autre, il est évident, pour moi depuis le début, que le premier ministre israélien, ou n’importe quel autre représentant d’Israël, a le droit de visiter le camp de concentration d’Auschwitz en toute sécurité, surtout lors des commémorations", a-t-il assuré, plus qu'ambivalent.

Benjamin Netanyahu ne sera pas invité aux commémorations

Des manifestations ont déjà eu lieu en Pologne et d'autres sont prévues dans toutes les grandes villes dans les jours qui viennent. Aux dernières nouvelles, sauf changement de dernière minute, ni Benjamin Netanyahu, ni le président israélien Isaac Herzog ne participeront aux cérémonies.

Le chef de délégation à Auschwitz, à l'occasion de ce 80ᵉ anniversaire du côté d'Israël, pourrait seulement être son ministre de l'Éducation. En fait, ces commémorations se retrouvent à la croisée de toutes les crises qui secouent le monde en ce moment. Vingt ans plus tôt, Vladimir Poutine s'exprimait, notamment à Auschwitz pour le 60ᵉ anniversaire, en déclarant, qu'il était "inconcevable de penser que des gens puissent être capables d'une telle barbarie". Cette année, le Kremlin n'a reçu aucun carton d'invitation. Le directeur du musée-mémorial d'Auschwitz-Birkenau, Piotr Cywiński s'exprimait sur cette décision dans le quotidien britannique "The Guardian". "Je laisse la politique à l'entrée d'Auschwitz, et je demande aux hommes et aux femmes politiques d'en faire autant" déclarait-il sobrement.

Le lundi 27 janvier, aucun discours de politique ne sera autorisé à la tribune officielle. Cette règle sera valable pour tout le monde, y compris pour Emmanuel Macron qui devrait être présent. "Nous voulons nous concentrer sur les derniers survivants, sur leur histoire et sur les obligations morales qu'ils nous mettent entre les mains" assure Piotr Cywiński. Il préfèrerait également insister "sur les travaux nécessaires pour renforcer les fondations de ces baraquements de brique qui n'étaient pas destinés à durer, sur les fonds nécessaires pour préserver les objets, les valises, les chaussures des déportés". En somme, le directeur du musée d'Auschwitz-Birkenau préférerait qu'on parle de ça plutôt que des polémiques géopolitiques entourant ce lieu de mémoire.

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