Guerre Israël-Hamas : la population de Gaza menacée par une famine de masse

Gaza assiégée, Gaza affamée. La situation humanitaire dans l'enclave palestinienne est toujours plus alarmante. Selon l'ONU, l'écrasante majorité de la population, soit 2,2 millions de personnes, est menacée de famine de masse alors que l'aide humanitaire, soumise au feu vert d'Israël, arrive au compte-goutte. Son acheminement vers le nord est rendu pratiquement impossible en raison des destructions et des combats, et alors que l'État hébreu continue à pilonner le territoire.

Sur place, les pénuries mènent à la violence. Les derniers camions d'aide ont été pris d'assaut par des foules affamées. Des denrées sont également volées pour être revendues à prix d'or sur le marché noir. Le kilo de riz atteint 20 euros et le sac de farine s'élève quant à lui à plusieurs centaines d'euros. Des vidéos tournées dans l'enclave palestinienne montrent des enfants ramasser et mettre dans leurs poches des restes de farine tombés au sol. 

Dans le nord de la bande de Gaza, la situation est encore plus extrême. Les camions d'aide n'arrivent plus. Les 200.000 à 300.000 personnes qui s'y trouvent toujours sont au bord de la famine. Réfugié dans le sud, Rami a pu joindre certains de ses proches, bloqués à Gaza-Ville. "Ils n'arrivent pas à trouver à manger. Ils cherchent des plantes. Ils cherchent partout pour voir s'ils peuvent manger. Même la nourriture des animaux, qu'ils utilisaient pour faire de la farine, il n'en reste plus rien. Ils sont arrivés à un point catastrophique", raconte-t-il. Cette semaine, moins de 100 camions d'aide humanitaire sont entrés dans le sud de Gaza, d'après l'ONU. Il en faudrait au moins 500 par jour pour aider la population. 

Par ailleurs, le cabinet de guerre israélien a donné son aval samedi à la poursuite des discussions en vue d'une nouvelle trêve à Gaza, selon des médias locaux. Une délégation devrait être envoyée sous peu au Qatar afin de poursuivre les discussions des derniers jours à Paris en vue d'un nouvel accord, assorti de la libération d'otages. "Un tel accord ne signifie pas la fin de la guerre", a cependant prévenu le conseiller à la sécurité nationale de Benjamin Netanyahu, Tzachi Hanegbi. Le Hamas réclame, lui, un "cessez-le-feu complet" et le retrait des troupes israéliennes de Gaza.

D'après le dernier bilan communiqué par ministère de la Santé du Hamas, l'offensive militaire israélienne a fait 29.606 morts à Gaza, en grande majorité des civils, depuis le début de la guerre le 7 octobre, déclenchée après l'attaque du Hamas.