Selon une étude publiée ce mercredi 6 février dans Nature, des milliards de tonnes d'eau issues de la fonte des glaces, en particulier au Groenland, risquent d'affaiblir les courants océaniques qui, à l'heure actuelle, transportent l'eau froide vers le sud tout en repoussant les eaux tropicales vers le nord.
Connu sous l'acronyme AMOC (circulation méridienne de retournement de l'Atlantique), ce grand "tapis roulant" océanique joue un rôle crucial dans le système climatique et aide à maintenir une certaine chaleur dans l'hémisphère nord. Nicholas Golledge, l'auteur principal de cette étude, met en garde contre les risques que peuvent provoquer la fonte de ces calottes glaciaires : "Selon nos modèles, la glace fondue va provoquer des perturbations importantes dans les courants océaniques et changer les niveaux de réchauffement à travers le globe".
De nombreuses études sur les calottes glaciaires se sont essentiellement concentrées sur la vitesse de leur fonte sous l'effet du réchauffement mais moins sur la façon dont ces eaux de fonte pourraient affecter le climat lui-même comme le souligne Natalya Gomez, de l'université McGill au Canada : "Les changements à grande échelle que nous voyons dans nos simulations sont propices à un climat plus chaotique, avec des événements météo extrêmes plus nombreux et des canicules plus fréquentes et intenses".
Les conclusions des chercheurs sont basées sur des simulations détaillées et des observations satellites des changements des calottes depuis 2010. Parmi les conséquences probables de l'affaiblissement de ce courant atlantique, la température de l'air sera plus élevée dans le haut Arctique, l'est du Canada et l'Amérique centrale, et au contraire plus basse sur l'Europe de l'Ouest.
Les calottes de l'Antarctique et du Groenland, qui peuvent atteindre jusqu'à 3 km d'épaisseur, contiennent plus des deux-tiers de l'eau douce de la planète, suffisamment pour provoquer une hausse des océans respectivement de 58 et 7 mètres, si elles fondaient complètement.
Dans une autre étude publiée mercredi dans Nature, certains de ces mêmes scientifiques dévoilent que l'Antarctique contribuerait "plus probablement" à une augmentation du niveau de l'eau de 15 cm d'ici 2100, avec une limite maximale d'environ 40 cm. Par ailleurs, le groupe d'experts climatiques du Giec doit publier, en septembre 2019, un rapport très attendu sur la hausse des niveaux des océans. En effet, sa dernière évaluation sur le sujet en 2013 ne prenait pas en compte les calottes glaciaires, en raison d'un manque de données.
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