Un mur sous-marin devant les calottes glaciaires. Face à l'intensification du réchauffement climatique, des scientifiques suggèrent de créer des infrastructures massives pour freiner la fonte des glaces, et par là même, la montée des eaux. Cette étude est notable en soi car il s'agit là d'un "plan de secours" qui n'enlève rien à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, notent les chercheurs.
Selon ces travaux publiés jeudi 20 septembre dans la revue The Cryosphere, "des projets d'ingénierie ciblés pour contenir la fonte des glaciers, pourraient retenir la rupture des calottes". La fragilisation des calottes, au Groenland et en Antarctique ouest notamment, est une grande préoccupation des experts : si les immenses étendues d'eau douce retenues par les glaciers se libéraient, elles pourraient faire monter les mers de plusieurs mètres.
Pour certains chercheurs, le réchauffement océanique a d'ailleurs déjà enclenché un processus de déstabilisation, notamment en Antarctique ouest via les glaciers de Pine Island et de Thwaites - vu, à lui seul, comme première source potentielle d'élévation des mers à l'avenir.
"Thwaites pourrait facilement entraîner une rupture monstre de la calotte de l'Antarctique ouest qui ferait grimper d'environ 3 mètres le niveau mondial des mers", explique un des auteurs de cette nouvelle étude, Michael Wolovick (université de Princeton).
Le problème apparaît en particulier lorsque la base sous-marine du glacier est grignotée par de l'eau plus chaude. Les chercheurs ont imaginé plusieurs types d'ouvrages pour contrer le phénomène, dont ils ont testé la validité sur Thwaites, par modélisation.
Parmi eux, un ouvrage de grande dimension : un mur haut de 50 à 100 mètres, et long de 80 à 120 km serait capable de bloquer en partie l'eau chaude se trouvant au fond de l'océan. "Faire de la 'géoingéniérie' signifie souvent imaginer l'inimaginable", souligne John Moore, de la Beijing Normal University. Alors "au lieu d'essayer de modifier le climat, l'humanité pourrait choisir une intervention ciblée, sur des lieux spécifiques à fort effet de levier".
Les chercheurs précisent qu'"à long terme, l'humanité pourrait avoir besoin de plans d'urgence pour faire face à la rupture d'une calotte glaciaire". Malgré tout, pour les auteurs, réduire les émissions de gaz à effet de serre reste la clé. Et de rappeler que cette "géoingéniérie glaciaire" ne pourra fonctionner que si le réchauffement reste sous contrôle. Et puis, si ces ouvrages limitaient la montée des eaux, ils n'agiraient en rien sur d'autres impacts aussi dévastateurs que l'acidification des océans, les tempêtes et les canicules.
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