L’Italie est en crise, et le Président de la République devrait appeler un homme providentiel. On parle de Mario Draghi, "super Mario", qui a été président de la Banque centrale européenne (BCE) après avoir été l'un des dirigeants de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, et avoir conduit une carrière de haut fonctionnaire à Rome. C'est aussi l'inventeur de la formule "quoiqu'il en coûte", en 2012, lorsqu'il a fallu sauver l'Euro de la crise financière.
Un as de la finance donc, appelé pour remettre sur pied un pays effondré. L'Italie est minée par l'épidémie, qui a fait près de 90.000 victimes depuis un an, et par une économie anémiée depuis vingt ans. Elle est cette fois frappée par une nouvelle crise politique qui a fait chuter le gouvernement. Draghi va donc se voir confier le soin de constituer une équipe qu'il dirigerait en tant que président du conseil.
L'économie italienne aura chuté de 8,8% en 2020, un chiffre similaire observé en France. Mais la situation qui prévalait avant l'épidémie n'était pas du tout la même que chez nous. Depuis 20 ans, en intégrant 2020, la croissance économique de la péninsule est négative. En d'autres termes, le niveau économique actuel de l'Italie est plus bas que lorsque l'euro avait été propulsé en 2000. Il n'y a aucun exemple comparable dans le monde, en dehors des pays en guerre comme le Soudan. Même le Japon, abonné à la croissance zéro, a fait mieux que l'Italie sur cette période. C'est un véritable affaissement d'un des pays clé de l'Europe.
L'Euro a été une catastrophe pour ce pays qui était habitué à régler ses problèmes de compétitivité par la dévaluation de la Lire, son ancienne monnaie nationale. L'Euro convient bien à l'Italie du Nord et à son industrie, plutôt de qualité, mais est bien trop forte pour tout le reste du pays, à partir de Florence jusqu'à la Sicile, en passant par Rome. L'Italie a été ainsi asphyxiée par l'union monétaire européenne. Conséquence : les jeunes les plus qualifiés émigrent ailleurs en Europe pour travailler. Deux millions de personnes ont quitté le territoire depuis vingt ans, 160.000 sur la seule année 2019.
Une tendance qui intervient alors que le pays connaît une chute démographique préoccupante. L'année dernière, le nombre de naissances le plus faible depuis la fondation du pays, en 1861, a été enregistré. Deux fois moins de naissances que de morts. Le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans est l'un des plus élevés au monde, et la population active diminue à grande vitesse.
Mario Draghi peut-il changer la donne ? Il pourra tout au plus constituer une équipe pour l'après-épidémie, grâce à sa crédibilité personnelle. L'une des tâches les plus ardues qui l'attend, s'il y parvient, c'est la gestion du plan de relance européen, soit environ 200 milliards d'euros, pour une petite moitié sous la forme de subventions, le reste étant des prêts.
Ce n'est qu'un traitement palliatif bien sûr, et non pas curatif, pour les maladies italiennes. Un objectif qui ne sera pas si facile à mettre en œuvre. Habituellement, l'Italie ne parvient à dépenser utilement que la moitié des fonds européens qui lui sont alloués, à cause de la bureaucratie, de la désorganisation et de la corruption.
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