Immigration : comment l’Italie sous-traite la gestion des migrants ?

Des clandestins envoyés en Albanie pour y être détenus avant d'être expulsés, c'est une première en Europe. L'Italie a décidé de sous-traiter sa gestion des migrants et elle pourrait être imitée par la France. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a qualifié cette démarche de "solution innovante qu'il ne faut pas écarter".

16 personnes, 10 Égyptiens et 6 Bangladais, ont été transférés directement sur un navire militaire italien après avoir été interceptés dans les eaux internationales au sud de Lampedusa alors qu'ils provenaient de Libye. Un transfert des migrants en territoire extra-européen condamné par l'opposition italienne et de nombreuses ONG.

"Que se passera-t-il dans ces centres ? Personne ne le sait. L'idée que ces personnes doivent être arrêtées puis retenues longuement dans des centres loin de l'Italie avant d'être expulsées dans leur pays d'origine est tout simplement illégale", assure Riccardo Noury, porte-parole Amnesty Italie.

Le patrouilleur de la marine italienne est attendu mercredi 16 octobre dans le port albanais de Shengjin pour une première identification. Les migrants seront ensuite dirigés vers un second centre à Gjadër, où ils pourront y faire une demande d'asile. 300 policiers, juristes ou médecins italiens travaillent dans ces centres albanais entièrement financés par Rome. Le coût est estimé à 900 millions d'euros, pour ces cinq premières années. 

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