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Le navigateur Thibaut Vauchel-Camus
Crédit : LOIC VENANCE / AFP
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C'est une histoire qui a écœuré Thibaut Vauchel-Camus, skippeur français. Une histoire qui démontre le désastre humanitaire en Méditerranée. Le 7 octobre dernier, il se trouvait entre le Maroc et la France, au large de l'Espagne, lorsque son équipage remarque une embarcation qui ne ressemble en rien à ce qui est censé se trouver dans ces eaux. "Ce n'est pas un cargo, pas un pétrolier, pas un yacht, pas un voilier", explique-t-il.
Aux jumelles, ils remarquent qu'il s'agit d'une embarcation "contenant des personnes qui s'agitent et qui, à bout de bras, secouent leur gilet de sauvetage de couleur fluo pour être remarquées". Ils se déroutent alors et découvrent un bateau de moins de 6 mètres de long avec 16 personnes à bord. "Malheureusement, il y a un corps qui flotte à côté", poursuit Thibaut Vauchel-Camus.
Si, dans un premier temps, il se disait soulagé de porter assistance à des naufragés, il dit se rendre compte rapidement du contexte, cette embarcation étant au milieu d'un "trafic maritime particulièrement dense".
Ils se trouvent alors à près de 200 km des côtes de Gibraltar, au milieu d'un très fort trafic maritime. "Autour de nous, à [quelque 2 kilomètres], il y a des cargos", explique-t-il. La mer est plate, il n'y a aucun vent et Thibaut Vauchel-Camus ne peut s'empêcher de penser que si lui a pu remarquer l'embarcation, d'autres auraient pu en faire autant. "Et quand on échange avec ces naufragés, ils nous expliquent que ça fait cinq jours qu'ils sont en panne d'essence, que ça fait cinq jours qu'ils dérivent. On se dit que c'est impossible qu'ils n'aient pas pu être vus auparavant", poursuit le skipper.
L'équipage pense alors à la "navigation aux œillères" que beaucoup d'armateurs de la marine marchande imposent à leur équipage : "continuer comme si de rien n'était".
Car les migrants se trouvaient sur une autoroute maritime. "Et avant le départ de la course à laquelle on revenait, qui est partie de Port-Camargue [Gard], il y a eu une conférence organisée par SOS Méditerranée pour décrire la situation tragique qui s'y passe. Il a été expliqué qu'il s'avère que dans la marine marchande, les consignes sont données de passer sans regarder, sans porter assistance", poursuit Thibaut Vauchel-Camus.
S'il avoue avoir du mal à croire cette réalité, il ne peut que constater avoir vécu cette situation. "Si ces naufragés avaient été vraiment isolés des couloirs de trafic, on aurait laissé le doute. Mais là, on a des bateaux de part et d'autres autour de nous. Et, très clairement, c'est impossible qu'ils ne les aient pas vus", assure le navigateur.
Il se demande alors quels sont les enjeux des bateaux laissant ces embarcations en pleine mer. Quelles sont leurs obligations, aussi. "Parce que dans le droit maritime, il y a une obligation de porter assistance à toute personne en difficulté en mer", lance Thibaut Vauchel-Camus.
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