Face aux menaces répétées de la Russie envers l'Ukraine et les Occidentaux, Paris renforce sa présence militaire sur le flanc est de l'Europe. C'était une promesse d'Emmanuel Macron. C'est de Mourmelon, dans la Marne, qu'est parti mardi 18 octobre, le premier convoi d'armes et de matériel lourd à destination de la Roumanie, notamment des chars Leclerc. Objectif : renforcer la sécurité des pays de l'Otan, frontalier avec l'Ukraine. RTL a suivi les premiers kilomètres de ce convoi.
"Je souhaite à tous une bonne route. Le maître mot : sécurité, sécurité, sécurité". La mission est sensible, le chargement prestigieux. Car envoyer un char Leclerc, c'est envoyer un message. "En rugby, on parlerait d'impact-player", explique le maréchal des logis Jérôme. C'est-à-dire "un garçon ou un joueur qui, aux moments-clés du match, dès lors qu'on lui donne le ballon dans les mains, saura l'utiliser pour aller marquer l'essai. Le militaire français l'assure : "Le char Leclerc est l''impact-player' de l'armée de terre".
Le char Leclerc est décrit par un officier comme une "arme lourde avec une puissance de feu". Mais cette dizaine de chars de tanks français est aujourd'hui aussi une arme politique. "Un char Leclerc, c'est une démonstration de puissance", estime le général Guggenheim.
"Nous sommes dans un pays en paix, mais il ne faut pas se voiler la face. Le contexte est particulier. (...) C'est le principe de la dissuasion. On montre sa force pour ne pas avoir à s'en servir". Trois cents militaires partent avec ses chars, de la logistique aussi, des groupes électrogènes, des tentes... Il n'y a pas eu d'opérations de logistique de cette importance en Europe, précise un militaire, "depuis le début des années 1990".