Pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, l'armée russe reconnaît ses propres faiblesses. Un changement de ton inattendu dans la nuit de mardi 18 octobre à la télévision, au cours d'un entretien accordé par le nouveau responsable des opérations en Ukraine, le général Sergueï Sourovikine
"Oui, nous sommes en difficulté", a-t-il admis. "La situation est très difficile à Kherson. Les frappes ukrainiennes visent nos infrastructures et nous avons du mal à alimenter la ville en électricité, en eau et en nourriture. Nous allons d'abord assurer l'évacuation de la population. Notre objectif, je le rappelle, c'est de préserver le maximum de vies dans l'armée et dans la population civile".
Une déclaration pour le moins surprenante de l'armée russe, habituellement peu encline à reconnaître ses difficultés. Celui qui était promu il y a dix jours seulement va même plus loin puisqu'il reconnaît une situation "tendue", face à la contre-offensive de Kiev. "L'ennemi tente continuellement d'attaquer les positions" des troupes russes, poursuit Sourovikine.
Cela veut dire deux choses. D'abord, que la bataille de Kherson se prépare. Les Russes veulent évacuer la ville pour installer des constructions défensives d'ampleur. L'armée russe a déjà reculé de 20 à 30 kilomètres ces dernières semaines et risque d'être acculée sur la rive droite du Dniepr.
Deuxième constat : Sourovikine admet donc lui-même la faiblesse de ses troupes. La télévision russe fait de ce général une star qui reconnaît publiquement : "nous ne cherchons pas des taux d'offensive élevés".
Ce mercredi 19 octobre encore, le renseignement britannique observait des éléments de la direction militaire russe : "de plus en plus dysfonctionnels". Il n'y a plus d'officiers subalternes pour diriger les nouveaux réservistes qui viennent d'être mobilisés.
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