Les hashtags (mots dièses) et images en soutien pour l'Ukraine sont nombreux sur les réseaux sociaux, mais aucun ne se détache vraiment. La situation est pourtant largement relayée sur ces plateformes, mais son traitement est bien diffèrent de celui qu'a connu par exemple le "Je suis Charlie", après l'attentats dans les locaux de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015.
Philippe Rigault, président de l'agence de conseil en communication Autour de l'image contacté par RTL, explique cette différence : "Il n’y a pas une image iconique comme pour Charlie parce que je pense qu’au contraire, il y a beaucoup plus de mobilisation et d’action." Selon lui, "le message de Charlie était un message de sidération, mais qui en théorie ne pouvait pas se reproduire, on marquait sa colère et son soutien, mais de loin."
Contrairement à d'autres périodes de crises, les réseaux sociaux n'ont pas non plus mis en place de filtre à mettre par-dessus sa photo de profil. Mais "ici, on a une prise de position, les internautes ont pris conscience que la guerre était aux portes de l’Europe et qu’un simple sticker n’allait rien changer."
Dès l'instant où l'actualité a pris le pas sur le reste, il n'y a plus eu besoin de hashtags
Philippe Rigault, président de l'agence de conseil en communication Autour de l'image
Le fait qu'il n'y ai pas qu'un seul hashtag qui se détache des autres est aussi une situation inédite. D'après Philippe Rigault, "dès l'instant où l'actualité a pris le pas sur le reste, il n'y a plus eu besoin de hashtags, puisqu'ils servent à faire ressortir un sujet par rapport au flot" constant des réseaux sociaux. L'expert en communication compare la situation à celle d'un match de foot : poster une image iconique sur les réseaux sociaux revient à brandir le drapeau de son équipe en soutien. "Là, on a déserté les gradins pour venir en soutien à son équipe sur le terrain." Philippe Rigault prend comme exemple l'aide venue de Roumanie. Il rappelle que la population s'est mobilisée pour faire des allers-retours en voiture jusqu'à la frontière avec l'Ukraine pour évacuer les personnes qui ont fui la guerre. "Là, on est vraiment dans l'action. C'est le vrai monde qui rejoint le monde social."
Deux "images iconiques" se détachent tout de même du lot : les couleurs du drapeau ukrainien et Volodymyr Zelensky, le président de l'Ukraine. "En cinq jours, Zelensky est devenu l'influenceur numéro un des réseaux sociaux ukrainiens." Le président Ukrainien a en effet 13,5 millions d'abonnés sur Instagram, sa plateforme de prédilection, soit plus de quatre fois plus qu'Emmanuel Macron. "Zelensky a fait en sorte que l'on n'ai plus besoin d'image iconique. Les réseaux sociaux étant suffisamment alimentés par ses nouvelles, les internautes n'ont plus qu'à repartager" indique Philippe Rigault. Les images du président ukrainien, ayant remplacé le costume et la cravate par un tee-shirt kaki et une barbe de trois jours, ont déjà fait le tour du monde.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.