2 min de lecture
Un cimetière de vétérans, dans le New Hampshire, aux États-Unis (illustration).
Crédit : JIM WATSON / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Il s’appelle
Philip Kahn et il est né le 5 décembre 1919. C’était un vétéran de la Seconde Guerre
mondiale, pendant laquelle il a été copilote pour l’US Air Force. Il a reçu des
médailles militaires. Il a ensuite été contremaître dans une société d’électricité.
Il a travaillé sur des chantiers, notamment celui des deux tours du World Trade
Center au début des années 70.
Depuis
maintenant quelques décennies, il profitait de sa retraite, à Long Island, près
de New York, toujours actif. Il vivait seul et essayait de marcher 3 kilomètres
par jour. Il est décédé du Covid-19, vendredi dernier.
Le coronavirus
a empêché sa famille d’organiser les funérailles militaires qu’il imaginait. Il
y avait seulement le fils d’un ancien Marine, qui a joué du clairon, à l’écart
des quelques membres de la famille qui ont pu se regrouper à cause des
distances de sécurité.
Son histoire
a quelque chose en plus. Philip Kahn, contrairement à beaucoup d’entre nous,
n’a pas été du tout surpris quand cette pandémie nous a rattrapés. Il regardait
beaucoup les informations. Il a compris assez vite que ce virus venu de Chine allait
se répandre à travers le monde et semer la désolation.
Car en fait ce
centenaire a passé sa vie à prédire que ça pouvait arriver, que ça allait
arriver. C’était devenu un classique lors des repas de familles à l’occasion
des fêtes. Il parlait toujours de la possibilité d'une pandémie.
Un de ses petits-fils
raconte que son grand-père lui disait souvent qu’une épidémie aussi
dévastatrice que la grippe espagnole d’il y a un siècle allait nous tomber
dessus. Il disait que l’histoire allait se répéter.
Mais pourquoi
prédisait-il une nouvelle grippe espagnole ? Philip Kahn est né le 5 décembre
1919, il avait un frère. Un frère jumeau. Qui a rapidement été contaminé par la
grippe espagnole, et qui est mort quelques semaines après la naissance.
Philip Kahn
n’avait aucun souvenir de son frère, on pourrait même dire qu’il ne l’a jamais
rencontré. Mais il s’est efforcé de maintenir le souvenir de ce nourrisson mort
il y a un siècle dans une pandémie, sans imaginer qu’il serait lui-même
rattrapé, à 100 ans, par une autre grande pandémie.
Son petit-fils
raconte que la seule consolation de ce décès, c’est que son grand-père va enfin
pouvoir rencontrer son frère, un siècle plus tard.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte