L'Iran a donc répliqué à l'exécution du général Qassem Soleimani. Dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 janvier, des missiles ont été lancés contre des bases américaines en Irak. L'un d'entre eux a touché une cible militaire à Erbil, au nord du pays, et dix autres ont atteint la base d'Al-Assad, qui est un symbole de la présence américaine en Irak depuis l'invasion en 2003.
1.500 militaires américains s'y sont positionnés et c'était cette base que Donald Trump avait visité lorsqu'il s'était rendu en Irak en décembre 2018. Ces missiles, qui ont été tirés depuis le territoire iranien, ont survolé une grande partie du territoire irakien, puisque cette base est située à 160 kilomètres à l'ouest de Bagdad.
Les tensions entre l'Iran et les États-Unis ne sont donc plus un conflit par procuration par l'intermédiaire de groupes affiliés dans la région, mais une confrontation désormais entre deux pays. Comme l'avait annoncé l'Iran ces derniers jours, c'est bien une cible militaire qui a été visée en réponse à l'exécution du général Qassem Soleimani et non des civils américains.
Les Américains savaient que les Iraniens allaient répondre d'une manière ou d'une autre et cette riposte aurait pu être plus massive, plus téméraire et enclencher un engrenage vers un conflit armé. Si l'Iran en reste là, on pourra dire que les tirs de missiles de cette nuit sont une réponse claire et symbolique de l'Iran à l'exécution du général Qassem Soleimani et aux millions d'Iraniens qui sont descendus dans la rue cette semaine.
Cette "simple" riposte signifie que le régime, comme il l'a souvent fait depuis 40 ans, privilégie sa survie et évite pour l'instant d'aller trop loin. C'est d'ailleurs ce que l'on peut comprendre entre les lignes du tweet du ministre des affaires étrangères iranien Javad Zarif, qui souligne que l'Iran a pris des mesures proportionnées d'auto-défense : "Nous ne cherchons pas une escalade ou une guerre mais nous nous défendrons après toute agression".
Désormais, tout dépend de Donald Trump. S'il ne répond pas par une nouvelle attaque, il est fort probable que l'escalade soit évitée. Le président américain a passé sa soirée dans la salle de crise de la Maison-Blanche et il a été question qu'il y prenne la parole solennellement pour s'adresser aux Américains. Il s'est finalement fendu d'un tweet rassurant puisque ce dimanche 5 janvier, il avait promis une réponse immédiate et disproportionnée au Iraniens, en cas de frappe sur des intérêts américains.
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