La malbouffe qui vient des États-Unis est souvent mise en
cause, à raison. Et pourtant c’est peut-être en Californie qu’est en train
d’être inventée l’alternative à celle-ci. Par exemple, à travers le travail
d’un journaliste qui s’appelait Jonathan Gold, décédé l’été dernier.
Il a reçu il y a quelques années le Prix Pulitzer, il était
le critique culinaire du Los Angeles Times. Jamais un critique culinaire
n’avait reçu un Pulitzer avant lui. Mais il ne s’attardait pourtant pas dans
les grandes tables et les nappes blanches. Au contraire il sillonnait la ville,
il racontait la ville, à travers la nourriture.
Il faisait découvrir de nombreux endroits, souvent simples,
pas très chers. Parfois une baraque de tacos dans une rue, un petit resto thaïlandais
dans un quartier perdu, ou les petites épiceries où l’on peut trouver les
meilleurs fruits de saison, car la Californie est un grand état agricole.
En fait il avait compris que le meilleur moyen de raconter
cette ville aussi diverse, avec autant de nationalités et de cultures, c’était
à travers ce qu’on y mange. Et c’est de Californie que sont parties des
tendances culinaires qui ont envahi l’Amérique.
Le meilleur exemple : l’avocat. C’est la ruée vers l’or
vert. Il y a une telle demande que des trafics ont vu le jour. Le marché a
explosé, notamment dans les grandes villes, et les prix ont doublé ces
dernières années. Ce sont les Américains d’origine mexicaine qui ont converti
tout le pays.
Au total, la consommation a été multipliée par cinq en un
peu plus de 15 ans. Et cela a même posé un problème politique. Parce que les
récoltes en Californie ont été mauvaises à cause de la sécheresse, les volumes
ont presque été divisés par deux. Car l’avocat a besoin de beaucoup d’eau.
Pour assouvir leur envie d’avocats, les Américains dépendent
de leurs voisins mexicains, le premier producteur mondial. Au plus fort des tensions
commerciales entre les États-Unis et le Mexique, avant que ça ne s’apaise,
Donald Trump avait envisagé de mettre en place une taxe à l’importation de 20%.
Ce qui aurait encore augmenté le prix de l’avocat.
À travers ce petit fruit vert, on revient à ce qu’on a
évoqué depuis le début de cette semaine californienne. L’environnement,
l’immigration, la réussite économique de la Californie, et pourquoi, avec tout
cela, cet État a du mal à s’entendre avec Donald Trump.
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