Donald Trump est allé en Californie le week-end dernier, mais c’était seulement la deuxième fois depuis son élection. La première c’était en mars dernier, 417 jours après son investiture. Il s’était rendu à l’extrémité sud-ouest du pays, près de la frontière mexicaine, pour venir observer les prototypes de pans de mur qu’il a promis de faire bâtir à la frontière.
Pour l’instant, son mur se résume à ces quelques prototypes de neuf mètres de haut. Il n’était pas venu en Californie par hasard, beaucoup de villes de l’État sont entrées en résistance contre sa politique d’immigration. Prenons l’exemple de Los Angeles : la ville en elle-même abrite 10% des sans-papiers en Amérique, plus d’un million de personnes, souvent venues d’Amérique latine, notamment du Mexique, tout proche.
Dès
l’élection de Donald Trump, le maire et le chef de la police, ont dit qu’ils
refuseraient d’arrêter les sans-papiers. Car ici pour expulser un sans papier,
ce sont les policiers ou les shérifs locaux qui doivent s’en charger, et
ensuite remettre les immigrés clandestins aux autorités fédérales qui les
expulsent.
Mais certaines villes vont plus loin encore que Los Angeles,
et se déclarent "villes sanctuaires", où les sans-papiers sont à
l’abri. En 2017, une des élues de Malibu, s’était battue pour que la ville
protège les migrants, même illégaux. Au risque de perdre les financements de
Washington, car Donald Trump menace de couper les subventions fédérales.
Beaucoup de Californiens défendent les sans-papiers, parce
qu’ils sont convaincus que la Californie doit une bonne partie de sa richesse à
l’immigration : les ingénieurs d’Apple et Google, deux géants mondiaux fondés
par des enfants d’immigrés. Les créateurs du monde entier qui depuis un siècle,
viennent tenter le rêve américain à Hollywood.
Mais aussi les nombreux ouvriers agricoles qui travaillent
dans les immenses exploitations de Californie du Sud. Cette main d’œuvre
immigrée, qualifiée, ou peu qualifiée, c’est notamment cela qui contribue à
faire de la Californie une puissance mondiale. C’est pour cela que les
électeurs californiens ont rejeté en masse le programme anti-immigration de
Donald Trump.
Aux États-Unis, les statistiques ethniques sont fréquentes.
On sait que depuis quatre ans, en Californie, il y a davantage de latinos que
de blancs non-hispaniques. Alors tous ces latinos ne sont pas des immigrants,
certains sont les descendants des Mexicains qui vivaient là avant que la
Californie ne devienne américaine en 1850. Mais c’est aussi l’état qui compte
le plus grand nombre d’habitants d’origine asiatique. En Californie se
dessinent les traits du visage de l’Amérique des prochaines décennies.