Le 8 novembre dernier à Paradise, en Californie, Kevin McKay, 41 ans, chauffeur de bus scolaire, voit les flammes s'approcher d'une école primaire. Alors que la plupart des parents sont déjà venus récupérer leurs enfants, vingt-deux élèves se trouvent toujours là avec leurs professeurs. Kevin et son car arrivent donc juste in extremis.
“Mon premier réflexe a été de les faire monter dans le bus et partir d’ici”, raconte Mary Ludwig, enseignante dans cette école, à CNN. Une fois à bord, il faut fuir le feu qui s’avance vers eux. "Il y avait des flammes de tous les côtés, de la fumée partout”, témoigne Charlotte, l’une des élèves. Les flammes ne sont bientôt plus qu'à quelques mètres du bus.
Très vite, la fumée toxique envahit l'habitacle et plonge les passagers dans un demi-sommeil.
"J'ai couru à l'avant du bus et j'ai dit à Kevin que les jeunes commençaient à se sentir fatigués. Et il n'a pas réfléchi, il a commencé à déchirer sa chemise en petits morceaux", relate Abbie Davis, une seconde professeure présente.
L’idée du conducteur de bus est simple : asperger d’eau les morceaux de tissus avec la seule bouteille d’eau présente à bord “pour que chaque enfant ait de quoi se couvrir le nez pour respirer”. “Et ça a marché”, ajoute-t-il humblement.
Après s’être retrouvé encore coincé quelques heures dans des embouteillages en proie aux flammes, le bus scolaire réussit enfin à se mettre à l’abri. "On est tombé sur un ange gardien", affirme aujourd'hui Mary Ludwig, qui reconnaît avoir prié le long de ce trajet.
Cet “ange gardien”, qui n’a pourtant que quelques mois d’expérience comme chauffeur de bus, peut d'ores et déjà compter sur la reconnaissance éternelle des vies qu’il a sauvées ce jour-là.
Considéré comme l’incendie le plus meurtrier de l’histoire de la Californie, le “Camp fire” a fait 77 victimes, selon un dernier bilan communiqué lundi 19 novembre.