Espagne : ce que l'on sait des violences racistes dans le sud-est du pays

Cela fait trois nuits consécutives que des affrontements ont lieu à Murcie, dans le sud-est de l'Espagne. À l'origine de cette flambée des violences, l'agression d'un retraité par trois hommes, dont deux issus de l'immigration. Ils ont été interpellés, mais la situation a, elle, dégénéré dans la ville de Torre Pacheco avec des affrontements, des slogans de haine anti-migrants depuis plusieurs jours. 

Cette manifestation contre l'insécurité s'est transformée en véritable chasse aux immigrés. Plusieurs jeunes maghrébins qui passaient par là ont été insultés et passés à tabac. D'autres ont été agressés au volant de leur voiture. Des commerces ont été entièrement saccagés. Et ce, pendant trois nuits consécutives. Sur la radio Cadena SER, le maire issu du Parti populaire, la droite espagnole, assure que "sa manifestation ne cherchait pas des coupables, mais des solutions".

"On a fait une manifestation avec les habitants sur cette place et ce qu'on a dit c'est qu'on ne voulait pas de violence, pas de délinquance. On veut plus de présence policière et pouvoir stopper la délinquance qu'on a dans cette ville comme il y en a dans d'autres villes", a-t-il déclaré au micro de RTL. 

Infiltration des groupes ultra-nationalistes

Torre Pacheco est une commune de 40.000 habitants dont un tiers d'étrangers. Elle se trouve au cœur de l'Espagne agricole du sud, dans une région où le parti d'extrême droite Vox réalise ses meilleurs résultats électoraux.

Selon les forces de l'ordre, les attaques ont été menées par des groupes d'ultra-nationalistes. L'alerte a notamment été donnée sur un groupe Telegram qui s'appelle "Expulsez les tous", d'après la Police. Sept personnes ont été arrêtées après ces affrontements.