La justice a rendu son verdict. Selon une décision consultée vendredi 1er août par l'AFP, elle a ordonné l'expulsion d'un groupe de religieuses espagnoles de leur couvent. Ces dernières avaient été excommuniées par le Vatican. Elles s'étaient rapprochées d'une secte considérée comme hérétique par l'Église catholique.
À Belorado, un village de 1.800 âmes dans le nord de l'Espagne, un couvent du XVe siècle est devenu le théâtre d'une confrontation. Les sœurs de l'ordre des Clarisses y étaient installées et défiaient l'autorité de l'Église pour revendiquer leur droit à demeurer dans leur sanctuaire.
Suite à une querelle doctrinale sur fond de bras de fer immobilier, elles avaient annoncé au mois de mai 2024 leur rupture avec l'Église. Malgré une tentative d'intermédiation, elles avaient été excommuniées quelques semaines plus tard par le Vatican.
Depuis cette séparation, l'archevêque de Burgos leur avait alors demandé de quitter leur couvent, affirmant qu'elles n'avaient plus le droit d'y rester. Mais depuis, les nonnes contestaient.
Dans une décision datée de jeudi 31 juillet, le tribunal de la ville voisine de Briviesca a donné raison à l'archevêque et exigé que les neuf religieuses encore présentes dans ce couvent du XVe siècle "évacue" le bâtiment et le "remette à disposition" de l'Église.
"Si elles ne le font pas volontairement", les autorités procéderont à leur "expulsion" par la force, ajoute le tribunal, qui précise que l'Église a fourni "un certificat" de propriété du couvent, alors que les religieuses n'ont présenté "aucun titre" justifiant "l'utilisation du bien". Le tribunal, dans son ordonnance, ne donne cependant pas de date pour l'évacuation du bâtiment.
Le couvent "est à nous", avait insisté auprès de journalistes l'une des religieuses concernées, sœur Paloma. "Nous ne sommes pas des religieuses isolées, nous sommes une entité juridique, et ce sont nos biens", avait-elle insisté.
Dans un "manifeste" de 70 pages, ces sœurs clarisses avaient justifié voilà un an leur rupture avec l'Église par une supposée "persécution" de leur hiérarchie. Selon elles, cela aurait fait échouer un projet d'acquisition par leur communauté d'un autre couvent, situé au Pays basque espagnol.
Elles avaient également pointé un prétendu "chaos doctrinal" du Vatican, qu'elles accusaient de "double langage" et de "contradictions", et annoncé se placer désormais sous l'autorité d'un prêtre excommunié, Pablo de Rojas Sánchez-Franco.
Ce religieux, fondateur de la "Pieuse union de Saint-Paul apôtre", se revendique du "sédévacantisme", un courant considérant l'ensemble des papes ayant succédé à Pie XII (1939-1958) comme des hérétiques. Il a été exclu de l'Église catholique en 2019 par l'archevêque de Burgos.
Lors de l'audience devant le tribunal mardi, l'avocat des religieuses, Florentino Alaez, avait assuré que les sœurs feraient appel si le tribunal ordonnait leur expulsion.
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