Un nouveau choc pour l'Église et au-delà. Sept femmes accusent l'abbé Pierre, décédé en 2007, d'agressions sexuelles, d'attouchements, de baisers forcés ou encore de harcèlement entre 1970 et 2005. Ces accusations ont été révélées mercredi soir 17 juillet dans un rapport commandé par Emmaüs. Véronique Margron, religieuse et théologienne, a recueilli l'un de ses témoignages.
"Elle décrit une forme de sidération, que ces gestes venant de l'abbé Pierre étaient tellement incongrus, tellement impensables, que ceux-ci laissent sidéré et sans-défense", raconte la présidente de la conférence des religieux et religieuses de France, invitée sur RTL. "Beaucoup de victimes ont parlé, simplement, elles n'ont pas été entendues et après elles se sont tues", regrette-t-elle.
"Il y a un phénomène d'emprise, un phénomène de grande culpabilité", ajoute Véronique Margron. Le rapport sous-entend que ces comportements de l'abbé Pierre étaient déjà connus. "Ce n'est pas étonnant, à cause du mythe qu'il représentait, à cause de ce qu'il a fait avec le mouvement Emmaüs contre la misère. Tout cela crée un voile de connaissance, comme si on ne croyait pas ce qu'on voit. Je ne peux pas croire que, sur 35 ans, aucun proche n'ait rien vu. Il y a un tel déni, de par la grandeur du personnage, que de toute façon la parole de proches qui devraient parler ne se fait pas", conclut-elle.
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