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Pierre Moscovici, invité du Grand Jury RTL-Public Sénat-Le Figaro-M6 le 21 décembre 2025
Crédit : Nicolas Kovarik /Agence 1827 /RTL
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"Ce n'est pas une situation tenable". Invité du Grand Jury-RTL-Public Sénat-Le Figaro-M6 dimanche 21 décembre, le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a pris la parole sur l'impasse budgétaire actuelle : la France n'aura pas de budget pour 2026 avant le 31 décembre et une loi spéciale doit permettre d'assurer la continuité de l'État.
Pierre Moscovici souligne la nécessité "d'avoir un budget, et un bon budget" ne serait-ce que pour respecter les objectifs concernant le déficit du pays. "Il est impératif que le déficit se fixe en-dessous de 5%. Pas 5,1, en-dessous de 5," martèle-t-il, alors même que la copie révisée du budget adoptée par le Sénat avant les discussions mixtes porterait le déficit à 5,3% du PIB.
Le président de la Cour des comptes évoque notamment le budget de la Sécurité sociale, voté de justesse au Parlement. "Oui, on a un PLFSS qui a été voté. C'est bien parce que c'est la première fois depuis quelque temps qu'on a un texte financier qui est voté. Mais, il avait été proposé avec un déficit de quelque 17,5 milliards d'euros alors que le déficit de la sécurité sociale atteint déjà 23 milliards d'euros, deux fois plus que ce qu'il y a deux ans. Et je le dis très directement aux Français, que ce n'est pas une situation tenable, que si on continue comme ça en 2027 ou 2028, la sécurité sociale, qui est notre bien commun, se trouvera dans une impasse financière".
Il évoque les conséquences concrètes d'une dette trop importante prolongée, qui rendrait le pays "impuissant face aux défis de demain" : des investissements sont nécessaires pour pouvoir "financer la transition écologique", "être à la hauteur de la compétition internationale en termes d'intelligence artificielle", ou encore "muscler son parc de défense", rappelle-t-il. Or un pays fortement endetté ne peut se permettre des investissements importants.
D'autant que la France se dirige d'ici deux ans vers des dépenses publiques importantes : "Les efforts qu'on ne fait pas cette année, il faudra les faire l'an prochain," prévient Pierre Moscovici. "Or, il n'échappera à personne que 2027 est une année un peu particulière, une année électorale. Et en général, ce n'est pas dans les années électorales qu'on fait des efforts budgétaires."
Malgré tout, le président de la Cour des compte veut se montrer optimiste quant à la possibilité de trouver rapidement un accord pour le budget 2026. "On ne part pas de rien," rappelle-t-il, soulignant qu'un consensus a au moins été trouvé sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
C'est une boule de neige. Elle grossit, elle grossit, elle grossit et le jour où vous avez une boule de neige qui grossit, grossit, grossit, ça peut devenir l'avalanche.
Pierre Moscovici sur RTL
Le président de la Banque de France affirme, dans les colonnes du Figaro, que la France est en danger si elle maintien un seuil de dette au-delà de 5%. Pierre Moscovici abonde. La France serait "en danger de ne plus tenir notre engagement de 3% pour 2029, en danger de perdre notre crédibilité et en danger de perdre notre souveraineté", assure-t-il.
"En fait, poursuit-il, la dette, qu'est-ce que c'est ? C'est une boule de neige. Elle grossit, elle grossit, elle grossit et le jour où vous avez une boule de neige qui grossit, grossit, grossit, ça peut devenir l'avalanche. Et ça, il faut éviter l'avalanche".
À la fin de l'année 2025, dans quelques jours, Pierre Moscovici ne sera plus Premier président de la Cour des comptes. Il s'apprête à prendre des fonctions au sein de la Cour des comptes européennes. "Ce qui m'a beaucoup frappé, se souvient-il, c'est qu'il y a quelques années, dans les enquêtes d'opinion, quand vous demandez quels sont les 15 sujets principaux pour les Français, ils disaient la dette, c'était le 15e. Aujourd'hui, c'est le 3e ou le 4e. Les Français savent, et ça les angoisse, qu'on est trop endettés".
La question de la dette marque ainsi le seul "regret" de son passage à la tête de l'institution. "Notre rôle, c'est d'alerter, d'être la vigie des finances publiques, d'éclairer le débat public, nous l'avons fait, complètement, donc je n'ai pas de regret de ce côté-là. Mon regret, c'est de ne pas avoir été entendu. C'est que, dans la vie politique française, il n'y a pas cette prise de conscience absolue que se désendetter, c'est vital pour un pays. Non pas par austérité, non pas pour faire plaisir à Bruxelles, mais pour nous-mêmes, pour retrouver des marges de malheur".
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