ÉDITO - Droits de douane : "Trump n'hésite pas à déstabiliser ses alliés si ça peut lui rapporter quelque chose", indique Lenglet

Donald Trump a confirmé, dans la nuit du 10 au 11 février, les nouveaux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium. Ils s'appliqueront à partir du 4 mars prochain. Une mesure qui s'inscrit dans une stratégie plus globale de l'Administration Trump.

Donald Trump, à la Maison Blanche.

Crédit : Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

LENGLET-CO - Des droits de douane tous azimuts : où est donc la rationalité de Donald Trump ?

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C'est bien possible que Donald Trump cherche à se fâcher avec tout le monde. Il a confirmé une nouvelle salve incroyable qui frappera toutes les importations d'acier et d'aluminium, quel que soit le pays exportateur. Et il a prévenu, cela n'est que le début, il va y en avoir pour tout le monde.

La France exporte pour un milliard d'euros par an là-bas. Ce sont notamment les produits d'ArcelorMittal. L'Allemagne, encore plus frappée, elle, exporte aux États-Unis pour 4 milliards de métaux. L'Italie, 2,5 milliards. Puis, il y a aussi l'Espagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni. Mais les plus pénalisés, ce sont le Canada, le Mexique et la Chine qui vendent à eux trois plus de 50 milliards par an.

Les industriels craignent surtout des effets indirects et notamment que l'Europe ne devienne en quelque sorte le déversoir des exportations chinoises si elles sont ralenties aux États-Unis par les taxes douanières.

Une superpuissance voyou

L'imprévisibilité est non seulement délibérée, mais elle est calculée et même revendiquée par l'équipe Trump. C'est un élément de la nouvelle stratégie internationale de l'Amérique : être d'autant plus craint que l'on ne peut pas être anticipé. Cela marche d'ailleurs dans les deux sens. Le Canada et le Mexique se sont vus imposer des tarifs le 1er février dernier, tarifs annulés 24 heures après, pour être rétablis aujourd'hui sur les métaux.

Donald Trump n'hésite pas à déstabiliser ses alliés si ça peut lui rapporter quelque chose. Le point clé, c'est que les États-Unis sont tellement en avance au plan économique, technologique et militaire, que le président américain et ses conseillers pensent ne plus avoir besoin d'entretenir un ordre international et des alliés pour préserver leur propre sécurité, comme c'était le cas depuis la Seconde Guerre mondiale.

C'est sans précédent qu'un pays concentre autant de richesses sur la planète, avec en plus un atout démographique considérable : la croissance de la population active. Cette dernière va assurer aux États-Unis une croissance toute au long du XXIe siècle, contrairement à l'Europe et à l'Asie. Il y a quelques années, on parlait des États voyous pour désigner la Libye, l'Irak etc. Certains commentateurs parlent aujourd'hui, au sujet des États-Unis, de superpuissance voyou.

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