Sommet de l'intelligence artificielle : quels sont les atouts de la France dans la course à l'IA ?

Pendant deux jours, Paris va être la capitale mondiale de l'intelligence artificielle. Mais où en est exactement la France dans ce match mondial autour de l'IA ?

L'Hexagone a le vent en poupe grâce à Mistral. Cette startup est la propriété de trois trentenaires, formés dans nos grandes écoles d'ingénieurs à Saclay. Ils ont travaillé ces dernières années chez Google et Meta, pour y déployer l'intelligence artificielle. Ces derniers ont décidé de revenir en France pour développer un concurrent de chat GPT tricolore qui s'appelle donc Mistral.

Cette entreprise d'à peine deux ans, a déjà levé 600 millions d'euros en juin dernier et vaut près de 6 milliards d'euros avec 100 salariés. Donc si vous faites le calcul, un ouvrier vaut 60 millions ! Mistral a également lancé sur tous les smartphones la semaine dernière son chatbot, à l'image de ChatGPT ou DeepSeek. 

"Le Chat" un nouvel arrivant français sur la scène de l'IA

L'application de Mistral qui s'appelle Le Chat (jeu de mot avec l'animal) est aussi performante que ses concurrents comme Chat GPT, Google ou Copilot de chez Microsoft. On peut d'ailleurs se demander si ce lancement ne serait pas le début d'un grand mouvement français ?

La France est pourtant en retard sur son agenda. Quand on regarde ses investissements, on est très loin des États-Unis. L'argent public investi dans l'hexagone sur ce secteur pour les prochaines années est compris entre 2,5 et 4 milliards d'euros. Voilà qui est plutôt faible quand Donald Trump annonce 500 milliards. Chaque géant de la tech américain investit en fait chaque année ce que la France va mettre dans l'IA d'ici à 2030. 

L'open source, une alternative dans le développement de l'IA

Si cela peut sembler dérisoire, les Chinois ont prouvé avec DeepSeek qu'on pouvait développer une IA performante avec 6 millions de dollars à peu près. Même si les Chinois ont sûrement menti sur les chiffres, ils ont surtout utilisé une autre méthode, beaucoup moins coûteuse, qu'on appelle l'open source. Cette approche remet en piste tous les challengers sans argent, dont les Français.
Mais en quoi peut bien consister l'open source ? Par exemple, les Américains, entraînent leurs ordinateurs en milieu fermé. Cela nécessite de récolter des milliards de données en interne et coûte beaucoup d'argent et de ressources. L'open source, c'est l'inverse. Il s'agit d'un modèle ouvert, donc tous les utilisateurs apportent leurs informations et nourrissent la bête, la machine, pour l'entraîner. C'est beaucoup moins coûteux.

Emmanuel Macron de son côté a annoncé le 9 février la somme de 109 milliards d'euros d'investissements dans l'IA en France. Une décision qui selon lui, positionne le pays au niveau des États-Unis. 

L'électricité décarbonée, un atout clé pour la France

Ce chiffre avancé par le président ne fait pourtant pas grand sens. Mais tout comme les 500 milliards de dollars promis par Donald Trump. Il s'agit surtout de promesses, de dons.

On sait que les Émirats arabes unis et le Canada vont mettre plusieurs dizaines de milliards dans les data centers en France. Ce qu'il faut retenir en fait dans le discours d'Emmanuel Macron, ce ne sont pas les milliards, c'est le fait que la France a un atout majeur, une électricité décarbonée.

L'écologie risque en effet de devenir un enjeu toujours plus majeur. Le bilan carbone de l'IA est une catastrophe. Les data centers consomment de l'électricité pour fonctionner et faire leurs calculs, mais aussi pour être refroidis. Le New York Times a d'ailleurs établi qu'en 2030, les data centers vont consommer 8% de l'électricité des États-Unis contre 3% aujourd'hui. Les énergies dites "propres" et moins polluantes deviennent cruciales dans l'encadrement de systèmes d'IA. Du côté de la France, l'énergie nucléaire, décarbonée, risque donc de devenir une force !

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