Le Roi Charles III n'est pas le seul anglais à être accueilli à l'Élysée cette semaine. Emmanuel Macron a ouvert les portes de l’Élysée, mardi 19 septembre, à Keir Starmer, chef du Labour Party, l’équivalent de la gauche au Royaume-Uni, le parti de l'opposition. Une visite étonnante qui traduit l'état de délabrement des conservateurs en Grande-Bretagne. Depuis le Brexit, trois premiers ministres se sont succédé et les sondages pour les législatives qui auront lieu en 2024 donnent Keir Starmer en favori. En le recevant, il y a comme qui dirait une forme d’adoubement.
Le chef du parti Labour ne plaide pas pour revenir dans l’Union européenne, même si les Anglais disent aujourd’hui à 61% que le Brexit a été un échec. Mais contrairement aux conservateurs, le chef du parti travailliste ne considère pas le Brexit comme une victoire, il estime qu'il a été mal négocié. Selon lui, Boris Johnson, l’ancien Premier ministre et Nigel Farage, le leader d’extrême droite, ont vendu un Brexit qui fait aujourd'hui souffrir l'économique britannique. Depuis, Londres est beaucoup moins compétitive sur les places financières, les échanges commerciaux sont plus contraints, les entreprises sont engluées dans la paperasserie, elles souffrent de pénuries, mais il est compliqué de faire venir de la main-d’œuvre européenne.
La Grande-Bretagne n’a plus d’accès automatique aux fonds européens, ce qui a notamment pour conséquence une baisse de subventions pour les chercheurs britanniques, qui tirent la langue.
Le Brexit c’est un divorce qui a mal tourné pour les Anglais. Keir Starmer vient donc dire au Président, si je suis élu l’an prochain, il faut que l’on renégocie plusieurs accords. Il faut que l’on ait une relation plus étroite avec les autres pays européens de l’Union et notamment la France. Ce n’est pas une marche arrière mais c’est quand même un sacré retour et surtout un sacré message adressé aux électeurs français. En recevant cet opposant, Emmanuel Macron prend à témoin les Français : vous voyez où cela mène ce genre d’aventure ? Aujourd’hui plus grand monde ne parle du fantasme de la sortie de l’Union européenne en France. Marine le Pen y a renoncé. Il est vrai aussi que l’Union européenne nous donne du fil à retordre et on le voit d’ailleurs en ce moment sur le dossier de l’immigration. L’Europe est très imparfaite, la solidarité est une notion quasi inexistante. Mais à l’inverse, quel bénéfice les Anglais ont-ils tiré du Brexit ?
Cette visite c'est un coup de maître de la part de Keir Starmer, pour un homme qui est entré en politique à 50 ans, après une carrière d’avocat et de procureur et qui a percé tardivement. Encore aujourd’hui, il n’est pas un politique familier pour les Anglais. Rencontrer le président français, c’est plutôt bon pour sa stature. Pour Emmanuel Macron, c'est l’occasion de s’afficher avec quelqu’un qui manie lui aussi le "en même temps" et surtout un progressiste, une denrée rare à l’heure où les populistes gagnent du terrain en Europe.
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