ÉDITO - Argentine : Javier Milei, un héros français ?

Le 21 janvier, Éric Ciotti faisait référence au président Milei en citant même le symbole qu'il s'est choisi, la tronçonneuse. Pourtant, Éric Ciotti, qui n'a pas toujours été libéral, n'est pas le seul à évoquer ce nouveau symbole de l'Argentine. David Lisnard, maire de Cannes, libéral de longue date, observe aussi de près ce que fait Milei. Même s'il fait moins dans l'emphase, Lisnard dit qu'il préfère "la débroussailleuse à la tronçonneuse". 

L'eurodéputée Reconquête, Sarah Knafo, fait aussi souvent allusion au politicien argentin. Cet élan de soutien envers Javier Milei est d'autant plus surprenant au vu du statut du président argentin quelques mois plus tôt, très controversé. Toutefois, la stratégie de l'élu populiste semble commencer à marcher. 

Beaucoup le prenaient pour un fou, fin 2023, quand il était arrivé au pouvoir, avec son allure foutraque, ses rouflaquettes et ses chiens clonés. Ravier Milei, une fois élu, a taillé violemment dans les dépenses publiques et les normes. 

Un stratégie populiste qui s'avère payante à ses débuts

Milei a d'ailleurs, à court terme, plongé son pays dans la récession. Avec 2,8% en 2024, le taux de pauvreté en Argentine a atteint les plus de 50%. Pourtant, la croissance revient, on s'attend à ce qu'elle atteigne les 5% en 2025 selon le FMI, et probablement autant en 2026. L'inflation a fondu et le gouvernement vient d'annoncer un excédent budgétaire, le premier en 14 ans. Alors, ce n'est pas gagné, loin de là, mais la thérapie de choc, qui est inspirée de ce qu'on appelle l'école autrichienne, commence à porter ses fruits. Devant ces résultants, de nombreuses personnes peuvent se demander si la méthode Milei peut s'appliquer en France.

Peut-on appliquer la politique de Milei en France ?

Il faut pourtant prendre en compte que le cas de l'Argentine est bien différent à celui de l'hexagone. Le pays d'Amérique du Sud a notamment fait faillite neuf fois dans son histoire. Il est l'exemple extrême de la démagogie populiste dépensière avec un État qui promet tout et qui fait des chèques en bois. Ça se termine toujours mal, surtout pour les pauvres. La France, heureusement, n'en est pas là. 

Le FMI n'est pas encore à Paris. Mais ce que nous raconte la réception de ce début de mandat de Milei témoigne d'un sérieux manque de confiance en France, voire même d'une "désespérance". Cette perte d'espoir vise notamment notre capacité à réformer le pays, comme le général de Gaulle l'a fait en 1958, ou plus récemment, Gerhard Schröder en Allemagne en 2003. Le fait que l'on cite Javier Milei plus que Gerhard Schröder aujourd'hui en est assez significatif.