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Plougonvelin dans le Finistère ( Image d'illustration )
Crédit : Jean-Bernard NADEAU / ONLY FRANCE / Only France via AFP
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Vendredi 24 juillet 2009, 5h07 du matin, une femme qui habite boulevard de la Corniche à Plougonvelin, à une demi-heure de Brest, appelle les pompiers. Elle aperçoit des lueurs qui ressemblent à des flammes dans la maison de son voisin. Ils ne se déplacent pas. Elle rappelle à 9 heures et signale de la fumée. Cette fois, les pompiers sont sur place et constatent le brasier. Une belle villa est dévorée par les flammes. Un corps est découvert. Sur le sol, une carcasse noircie de pistolet. La victime est rapidement identifiée. Il s'agit de Jean-Jacques Le Page, tué de quinze coups de couteau.
Les enquêteurs inspectent les ruines noircies de la maison de la Corniche. Une bouteille de champagne ouverte avec deux verres est dans le salon mais à part ça, les flammes ont détruit beaucoup d’indices. Toutes les fenêtres étaient verrouillées quand le feu a pris. À l'exception de celle du cabinet de toilettes. Quelqu’un est passé par cette ouverture. Une empreinte de chaussure de sport de marque Vans, pointure 44, est relevée sur la cuvette du WC. Le veuf était discret même si ces dernier temps il avait l'idée de refaire sa vie et fréquentait un bar à hôtesses sur Brest.
Le lendemain de la découverte du corps de Jean-Jacques Le Page, les gendarmes de Brest recueillent de troublants témoignages. Dans la nuit du 23 au 24 juillet, des jeunes gens ont pris en voiture une femme de leur âge qui marchait sur le boulevard de la Corniche de Plougonvelin. Elle leur a dit se prénommer Marie et les a suivis à une fête dans un appartement. La jeune femme est identifiée comme étant la fameuse Lola que fréquentait Jean-Jacques Le Page. Sa véritable identité est Laetitia Monier, 24 ans.
Mercredi 29 juillet 2009, Laetitia Monier est interpellée dans une rue de Concarneau. Placée en garde à vue, elle reconnaît qu’elle était en relation avec Jean-Jacques Le Page. Vendredi 23 juillet, il l'a appelée pour l'inviter à dîner. Ils se sont retrouvés au Flunch. Elle s'est ensuite rendue chez Jean-Jacques Le Page. Rien de plus. Réentendue, Laetitia Monier change de version. Un certain William R., 22 ans, une de ses connaissances, serait rentré dans la villa pendant que le retraité faisait couler un bain. L'opération devait lui permettre de dérober des objets de valeur mais il a été surpris par Le Page.
William R., est interpellé à Marseille. Dans un premier temps, il explique qu'il attendait Laetitia chez lui à Brest le soir du drame. Puis, il finit par craquer et reconnaît la tentative de vol. "Je crois avoir décompté une douzaine d'heures d’interrogatoire. Sur quatre interrogatoires, c’est à l’occasion du dernier que William est passé aux aveux. J'ai qualifié ces aveux de faux aveux et j’ai eu l’occasion d’expliquer que cela était lié à sa personnalité. C’est un garçon extrêmement fragile, les experts étaient unanimes", indique son avocat, Me Patrick Larvor, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Vendredi 25 septembre 2009, William R. écrit au juge de Brest pour se rétracter. S’il a parlé, c’était sous la pression de la garde à vue. Les marques sur son corps, prises pour des brûlures de l'incendie, seraient due à un accident de skateboard. Quant à l'empreinte de chaussure taille 44 retrouvée sur la scène de crime, elle ne peut pas lui être formellement attribuée. Le suspect est remis en liberté, sous contrôle judiciaire mais reste mis en examen pour assassinat.
Vendredi 4 février 2011, Laetitia Monier est libérée après deux ans de détention. Placée sous contrôle judiciaire. Jean-Jacques Le Page a passé son dernier appel environ deux heures avant sa mort. Le numéro contacté est celui de Chantal Monier, la mère de Laetitia. Le numéro de la maman va encore borner le lendemain matin de l'assassinat non loin de la maison calcinée du boulevard de la Corniche. La famille de la victime va se demander si Chantal Monier n'aurait pas été envoyée dans la maison pour mettre le feu après les coups de couteau.
Mardi 28 février 2017, Laetitia Monier est dans le box des accusés de la cour d'assises du Finistère, à Quimper. Elle dit ne se souvenir de rien, la faute selon elle au Valium qu'elle ingurgite depuis une dizaine d'années. À côté d'elle, William R. comparait libre. Mercredi 1er mars, Laetitia Monier provoque un coup de théâtre. Elle accuse sa mère. Chantal Monier, la maman, nie son implication. Puis, elle finit par se mettre à pleurer. Laetitia Monier est condamnée à vingt ans de prison. William R., jamais apparu au centre des débats, est acquitté.
Mercredi 26 septembre 2018, Laetitia Monier comparait devant la cour d'assises d'appel des Côtes-d'Armor, à Saint-Brieuc. Elle est à nouveau condamnée à vingt ans de détention. Huit ans d'enquête et deux procès mais pour la famille de Jean-Jacques Le Page, la vérité n'est jamais totalement apparue. "C’est le principe des poupées russes, dès qu’elle est mise en cause, Laetitia Monier sort un nouvel élément sort de son chapeau et le magistrat instructeur doit lancer des vérifications et on se retrouve avec des longueurs de procédure", explique Me David Rajjou, avocat du fils de la victime.
- Me David Rajjou, avocat au barreau de Brest. Avocat de Pierre-Yves Le page, le fils de la victime.
- Me Patrick Larvor, avocat au barreau de Charleroi. Avocat de William R.
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