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Javier Milei : portrait d'un président ultra populiste, libéral et polémique

PODCAST - Le 10 décembre 2023, l'ultralibéral est devenu le nouveau président au terme d'un parcours détonnant. Comment s'est-il retrouvé à la tête de l'Argentine ? Qui est cet homme aux valeurs problématiques ? Jusqu’où les Argentins vont-ils accepter de sacrifier leur porte-monnaie ? Réponses avec Aude Vernuccio et ses invités dans le nouvel épisode de "Focus'.

Le futur président argentin, Javier Milei, le 19 novembre 2023

Crédit : LUIS ROBAYO / AFP

523. Javier Milei : qui est le nouveau président ultra populiste d'Argentine ?

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Président de l'Argentine depuis le 10 décembre 2023, Javier Milei était un parfait inconnu dans la sphère politique, il y a deux ans. L'Argentin s'est fait connaître sur les plateaux télé comme polémiste, il a su capter la colère du peuple miné par l'inflation en multipliant les outrances à l'égard du régime politique au pouvoir.

À 53 ans, Javier Milei promet de reconstruire un pays où le niveau de l'inflation est ahurissant à 143 %, où 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Sa posture antisystème et ses mesures ultralibérales, ont dans un premier temps intéressé les Argentins : "La phrase que j'ai le plus entendue dans mes reportages, dans la bouche de ceux qui ont voté pour lui, c'est : 'On a essayé avec les uns, on a essayé avec les autres, ça n'a pas marché'. Ils veulent du nouveau", explique Flora Genoux, correspondante RTL en Argentine.

Selon El loco, l'interventionnisme a fait chuter l'Argentine. Afin de corriger le tir, Milei veut remplacer la monnaie nationale par le dollar américain. Cela permettrait, selon lui, au pays d'en finir avec l'inflation. D'autres mesures sont prévues : "Il a opéré une coupe drastique dans les dépenses publiques. Il a divisé le nombre de ministères par deux. Son gouvernement ne va pas engager de nouveaux travaux publics d'infrastructures. Il ne va pas renouveler les contrats d'employés publics de moins d'un an. Il a aussi procédé à une très forte dévaluation du peso (monnaie argentine)", ajoute Flora Genoux.

Trump comme modèle ?

Côté sociétal, ses projets vont à l'encontre du progrès : "Milei est anti-féministe. Il a totalement supprimé le ministère des Femmes. Il a déjà dit 'je ne vais pas demander pardon parce que j'ai un pénis'. Il est aussi climatosceptique. Il ne croit pas que le changement climatique est dû à l'activité humaine. Il s'est déjà aussi prononcé pour le port d'armes libre et a dit qu'il souhaitait lever toutes les régulations sur la vente d'organes", souligne la correspondante RTL.

Souvent comparé à Donald Trump pour ses idées et sa personnalité excentrique, Javier Milei se distingue sur un point : "Trump avait quand même un appareil derrière lui, le Parti républicain, donc il a été investi. C'est très différent avec Milei, on est sur un homme qui n'avait pas d'appareil. Il était député il y a deux ans et tout d'un coup, il est président", rappel Nadia Tahir, spécialiste de l’Argentine et Maîtresse de conférences à l’université de Caen.

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